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Les mondes intérieurs de Peter Weir, cinéaste surnaturel, célébrés à la Cinémathèque

L’Australien est de passage à Paris à l’occasion du Festival de la Cinémathèque française et d’une mini-rétrospective permettant de redécouvrir le talent de ce conteur manifeste.

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Publié le 14 mars 2024 à 20h00, modifié le 15 mars 2024 à 12h11

Temps de Lecture 5 min.

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Truman Burbank (Jim Carrey) dans « The Truman Show » (1998), de Peter Weir.

Un malentendu plane au sujet de Peter Weir, cinéaste australien ayant fait le grand saut aux Etats-Unis, et dont les succès hollywoodiens (Le Cercle des poètes disparus, en 1989, Master and Commander, en 2003) ont parfois éclipsé des pans d’une œuvre considérable, soit treize longs-métrages en près de quarante ans. Outre un talent de conteur manifeste, ce qui relie ces films est plus secret : une lueur surnaturelle qui semble les éclairer de l’intérieur, un souci métaphysique qui tisse entre eux un discret fil, seule signature d’un artiste peu soucieux de se forger une quelconque « griffe ». Ses films voguent ainsi à la lisière du rêve (Pique-nique à Hanging Rock, 1975 ; La Dernière Vague, 1977) ou d’inframondes (Witness, 1985 ; The Truman Show, 1998), comme pour nous rappeler qu’aucune réalité ne va sans se doubler d’un envers inconnu.

Parrain de la 11e édition du Festival de la Cinémathèque française (jadis intitulé « Toute la mémoire du monde »), consacré aux films restaurés, se tenant jusqu’au dimanche 17 mars sur un réseau d’écrans franciliens, Peter Weir, 79 ans, sort de sa retraite (son dernier film, Les Chemins de la liberté, remonte à 2010) pour accompagner une mini-rétrospective en huit titres, doublée d’une carte blanche.

Casquette-béret vissée sur le crâne, allure élancée de gentleman aussie franc du collier, l’homme débarque à Paris sous une pluie battante, qui n’est pas sans rappeler le Sydney soumis au dérèglement climatique de La Dernière Vague – la comparaison ne manque pas de le faire rire. Rencontré au saut de l’avion, le cinéaste, réputé peu friand d’entretiens, se montre au contraire affable et loquace, harponnant son interlocuteur droit dans les yeux pour ne plus le lâcher.

« Souvenir englouti »

Des vestiges perdus de la société aborigène dans La Dernière Vague jusqu’à Witness, où un Harrison Ford se cache incognito chez les amish de Pennsylvanie, communauté figée au XIXe siècle, on remarque chez Peter Weir un rapport au passé qui tiendrait presque de l’excavation. Il aime à rappeler que, s’il n’était pas devenu cinéaste, sa vocation se serait dirigée vers l’archéologie des fonds marins.

« Repenser à mes anciens films, c’est comme visiter une épave au fond de l’océan, confie-t-il, plonger vers un souvenir englouti. » Et le réalisateur de rebondir sur le voyage fondateur qu’il fit, à l’âge de 20 ans, quittant l’Australie par bateau pour gagner en cinq semaines le sud de l’Europe, via le Sri Lanka et l’Egypte, et rêver parmi les vestiges de la Grèce antique. Ce goût des ruines, cette prescience des décombres « auront été le fil rouge de toute [s]a vie », résume-t-il.

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