Maël Caradec, un jeune réalisateur brestois à suivre

Côte Ouest vient de clôturer magistralement sa Fête du court, dimanche 24 mars 2024, au Conti, avec le concert d’un des jeunes talents du territoire que l’association souhaitait mettre en lumière, Jean-Baptiste Le Vaillant, comédien-chanteur, avec son groupe Dernier Motel. Nous avons aussi rencontré Maël Caradec, autre jeune talent, qui a bien voulu se dévoiler un peu.

« Je ne suis pas quelqu’un de cinéphile au départ. Quand on allait au cinéma avec ma famille, c’était pour voir les grandes comédies françaises ou les blockbusters américains, se remémore le jeune réalisateur. Titanic a été mon film préféré pendant des années. Je l’ai regardé entre 35 et 40 fois. » C’est en arrivant en école de cinéma, où il était entré pour être monteur, « une façon de rassurer [ses] parents », qu’il se rend compte de ses lacunes. « J’étais incapable de citer les noms de trois réalisateurs. » À l’Esra Paris, Maël Caradec découvre la filmographie de Xavier Dolan et se dit qu’on peut faire du cinéma autrement.

Un projet de long-métrage

Le jeune réalisateur prépare aujourd’hui un long-métrage. « Je suis en écriture depuis 2022. Ça prend du temps », confie-t-il. « L’année dernière, j’ai suivi un atelier d’écriture long-métrage, qui m’a permis de développer cette histoire d’amour naissante dans un monde qui s’effondre. » Et c’est en creusant les personnages, « en leur donnant du corps, que j’ai réalisé qu’il y avait matière à faire un court-métrage sur l’avant, la rupture ».

Raconter le début d’une histoire d’amour en court-métrage lui semblait impossible. « La toile n’était pas assez grande. » C’est donc à partir du long-métrage qu’est née l’idée du court-métrage qu’il s’apprête à tourner cet été à Brest. Les deux projets ont pris des chemins différents, car son futur long-métrage a subi lui aussi des changements que nous ne dévoilerons pas. « Mâle de mer n’est pas un teaser », ponctue Maël Caradec.

Une histoire d’amour qui n’en finit pas

Dans Mâle de mer, Milàn est chanteur. Il vit une histoire d’amour qui n’en finit pas avec Gaëtan, jusqu’à ce que ce dernier le quitte du jour au lendemain. Cette brutale rupture va lui faire développer une obsession à son égard… « J’ai envie de raconter un Brest local, montrant des personnes gays qui vivent ici, sans que ça soit un sujet du film, résume le réalisateur. C’est l’histoire de gens qui se séparent. Il y a donc une portée universelle dans le propos, avec malgré tout un traitement de la solitude, propre à la communauté, en province. »