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Justice

Attaque au hachoir visant Charlie Hebdo en 2020 : l’assaillant jugé aux assises pour tentatives d’assassinats terroristes

Cinq autres hommes seront jugés pour association de malfaiteurs terroriste criminelle en plus de l’assaillant. Ils le seront devant la cour d’assises des mineurs spéciale, trois étant mineurs au moment des faits.
par LIBERATION et AFP
publié le 25 mars 2024 à 16h25

Des juges d’instruction antiterroristes ont ordonné ce lundi 25 mars un procès aux assises pour six hommes pour l’attaque au hachoir devant les anciens locaux de Charlie Hebdo en septembre 2020. L’assaillant, Zaheer Mahmood, un Pakistanais de 29 ans, sera jugé pour tentatives d’assassinats terroristes. Deux employés actuels et passés de l’agence de presse Premières Lignes, qui se trouvaient devant la porte de l’immeuble, rue Nicolas-Appert dans le XIe arrondissement de Paris, avaient été grièvement blessés ce jour-là. L’assaillant ignorait que Charlie Hebdo avait quitté ses locaux après l’attentat de 2015.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) avait requis début mars un procès pour tentatives d’assassinats terroristes. D’après les réquisitions d’un vice-procureur de la République antiterroriste, le caractère terroriste de l’attaque ne fait pas de doute, notamment du fait de la revendication en garde à vue de l’assaillant : «Ce que j’ai fait, c’est bien. Je me sens mieux. Je considère qu’ils sont bien punis. On ne se moque pas de la religion.»

«Choqué» par la publication des caricatures du prophète

Suivant les réquisitions du ministère public, cinq amis de l’assaillant, tous d’origine pakistanaise, seront jugés pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Trois protagonistes étant mineurs au moment des faits, les six hommes seront jugés devant la cour d’assises des mineurs spéciale. «Ses amis ont entretenu, maintenu et décuplé la potentialité violente de [l’assaillant] sous fond de prétendue vengeance contre des personnes désignées comme blasphémateurs», écrivait le vice-procureur.

Arrivé en France en 2018, Zaheer Mahmoud avait confié lors d’un interrogatoire devant le juge d’instruction en décembre 2020 avoir été «choqué» par la nouvelle publication des caricatures du prophète par Charlie Hebdo à l’occasion de l’ouverture début septembre 2020 du procès des attentats de janvier 2015. Cette publication avait entraîné des manifestations dans des pays musulmans, dont son Pakistan natal.

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