L'accord mondial sur l'impôt minimum vise principalement les géants du numérique basés aux États-Unis. Le premier pilier de l'accord vise à réaffecter les droits d'imposition sur environ 200 milliards de dollars de bénéfices des entreprises aux pays dans lesquels elles exercent leurs activités.

S'adressant au Parlement, M. Giorgetti a déclaré que l'OCDE travaillait d'arrache-pied pour surmonter les points de blocage afin qu'une convention de signature multilatérale avec tous les pays concernés puisse avoir lieu en juin.

Les pourparlers semblent toutefois "de plus en plus problématiques compte tenu de la dynamique politico-électorale dans certains grands pays", a ajouté M. Giorgetti, en faisant référence aux États-Unis, qui luttent pour ratifier l'accord.

En tant que président du Groupe des sept grandes démocraties cette année, Rome tente de jouer un rôle dans la relance des négociations.

"Si un accord multilatéral s'avère impossible, le gouvernement envisagera de conserver et de modifier sa propre taxe numérique", a déclaré M. Giorgetti, ajoutant qu'il "tiendra compte du cadre des relations internationales."

Le budget 2019 de l'Italie a introduit un prélèvement de 3 % sur les revenus des transactions sur Internet pour les entreprises numériques dont le chiffre d'affaires est d'au moins 750 millions d'euros, dont au moins 5,5 millions d'euros sont effectués en Italie. Rome a collecté environ 390 millions d'euros (423,42 millions de dollars) en 2022 grâce à ce système.

Si le premier pilier des négociations échoue, l'Italie pourrait renforcer sa propre taxe en augmentant le nombre d'entreprises qui doivent s'en acquitter, a déclaré une source au fait du dossier.

Cela nécessiterait un accord avec les États-Unis, a ajouté la source, car Washington a menacé d'imposer des droits de douane en représailles à des taxes unilatérales sur les services numériques en Europe.

Ces droits de rétorsion sont actuellement gelés jusqu'en juin dans le cadre d'une trêve commerciale conclue le mois dernier entre les États-Unis et cinq pays européens.

Le bureau du représentant américain au commerce (USTR) avait déjà menacé de droits de douane de 25 % sur plus de 2 milliards de dollars d'importations en provenance d'Italie, d'Autriche, de Grande-Bretagne, de France, d'Espagne et de Turquie, allant des produits cosmétiques aux sacs à main.

(1 dollar = 0,9211 euro)