Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales perdent de leur enthousiasme vendredi, les dernières données sur l'inflation aux Etats-Unis faisant peser davantage d'incertitudes sur la détermination de la banque centrale américaine (Fed) à baisser ses taux directeurs rapidement.

Au Japon, l'indice phare Nikkei a reculé de 0,26%, achevant sa pire semaine en trois mois (-2,47%). Les investisseurs "s'attendent de plus en plus à ce que la Banque du Japon mette fin à sa politique de taux d'intérêt négatifs" lors de sa réunion lundi, expliquent les analystes de la Deutsche Bank.

La confédération syndicale japonaise Rengo a annoncé, après la clôture à Tokyo, que les salaires de ses membres avaient augmenté de plus de 5% en 2023, le rythme le plus élevé depuis 30 ans.

Les Bourses chinoises sont, elles, positives sur la semaine, malgré un repli de 1,54% à Hong Kong dans les derniers échanges, face à la remontée des taux d'intérêt et de nouvelles tensions entre la Chine et les Etats-Unis sur le réseau social TikTok. Shanghai a gagné 0,54% vendredi.

En Europe, les indices tournent autour de l'équilibre, après avoir vu leur élan s'essouffler jeudi dans la foulée de la publication de l'indice des prix à la production aux Etats-Unis en février, supérieur aux attentes comme l'avait été l'inflation mardi. L'inflation en France en février a aussi été revue légèrement en hausse vendredi.

Vers 08H10 GMT, Paris prenait 0,06%, Londres 0,04% et Francfort cédait 0,05%.

"Ces données ont forcé le marché à reconsidérer les anticipations" sur les prochaines décisions de la Fed, les investisseurs étant un peu moins certains que l'institution baisse pour la première fois ses taux directeurs en juin, selon Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote.

"Il est toujours préférable pour la Fed de ne pas agir trop tôt, plutôt que d'être forcée de faire marche arrière", souligne-t-elle.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des Etats continuaient de se redresser en Europe, en hausse pour le cinquième jour consécutif pour de nombreux pays. Le taux d'intérêt de l'emprunt allemand à 10 ans valait 2,47%, contre 2,27% le précédent vendredi.

Nippon Steel face à Biden

Le titre Nippon Steel a terminé en baisse de 0,22%, après que le président américain Joe Biden, en campagne pour un second mandat, a exprimé jeudi son opposition au projet de rachat de l'américain U.S. Steel par le sidérurgiste japonais pour près de 15 milliards de dollars.

Réagissant dans un communiqué commun, Nippon Steel et U.S. Steel ont affirmé avoir "confiance dans le fait que (leur) partenariat (serait) un succès" pour l'emploi et la chaîne d'approvisionnement aux Etats-Unis, "tout en renforçant la compétitivité de l'économie américaine et en forgeant une résistance contre les menaces de la Chine".

U.S. Steel a terminé jeudi en baisse de plus de 6% à Wall Street, après avoir déjà sombré de 9,5% mercredi. L'action est revenue à son niveau de mi-décembre, avant l'annonce de la volonté d'acquisition.

Swisscom vise Vodafone Italia

Swisscom, l'opérateur historique de télécoms en Suisse, a signé un accord contraignant avec le géant britannique Vodafone afin de racheter sa filiale italienne pour 8 milliards d'euros avec pour objectif de la fusionner avec sa propre filiale appelée Fastweb, a-t-il annoncé vendredi. Vodafone prenait 4,00% à Londres, tandis que Swisscom prenait 3,33% dans les premiers échanges.

Accalmie sur le pétrole

Le pétrole reculait légèrement après avoir atteint son plus haut niveau depuis quatre mois jeudi, échauffé par les nouvelles prévisions de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui alerte sur une offre potentiellement insuffisante jusqu'à la fin de l'année.

Le baril de Brent cédait 0,36% à 85,11 dollars vers 08H00 GMT et le WTI américain 0,37% à 80,96 dollars.

L'euro restait stable face au dollar, à 1,0879 dollar pour un euro.

Après avoir atteint jeudi un nouveau sommet proche des 74'000 dollars, puis avoir nettement baissé, le bitcoin poursuivait son repli (-3,10% à 68'490 dollars)

afp/jh