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Ida Presti, l’étoile filante de la guitare, brille encore

Le centenaire de la naissance de la virtuose a réuni l’élite française de l’instrument pour un concert le 23 mars au conservatoire à rayonnement régional de Paris.

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Publié le 25 mars 2024 à 11h14, modifié le 25 mars 2024 à 11h29

Temps de Lecture 2 min.

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Frédéric Zigante et Isabelle Presti, au Conservatoire à rayonnement régional de Paris, le 23 mars 2024.

Elle aurait eu cent ans le 31 mai, mais le destin ne lui fit même pas cadeau de la moitié. La guitariste Ida Presti (1924-1967), morte d’une hémorragie interne lors d’une tournée aux Etats-Unis, aurait été fière de l’œuvre accomplie, puisque son souvenir a réuni les 22 et 23 mars l’élite de l’école française, l’une des meilleures au monde pour cet instrument, avec un concert final à l’auditorium du Conservatoire à rayonnement régional de Paris. Soient Thibault Cauvin et Thibaut Garcia, Jérémy Jouve, Eric Franceries, Laurent Blanquart, Ingrid Riollot et Frédéric Zigante. Et même, venue spécialement de son Paraguay, la majestueuse Berta Rojas, dont le dernier album, Legado, un hommage aux compositrices que furent Ida Presti et l’Argentine Maria Luisa Anido (1907-1996), a été deux fois récompensé aux Latin Grammy Awards.

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C’est une autre guitariste qui est parvenue à rassembler ce beau monde : Isabelle Presti, la petite-fille, fondatrice de l’association Presti-Lagoya en 2017. L’ordre des noms a son importance. Ida Presti et son mari Alexandre Lagoya, un admirateur cadet de cinq ans, formèrent au début des années 1950 le plus célèbre duo mixte dans cette discipline (deux milliers de concerts dans une cinquantaine de pays, devant de Gaulle, Kennedy ou Einstein), jusqu’à l’avènement, un demi-siècle plus tard, des Mexicains Rodrigo y Gabriela. Mais chez eux, Madame précède Monsieur. Egalement au concert, puisque les images d’archives projetées montrent Ida Presti au premier plan sur la droite. Avec des zooms sur la pince démesurée que forme sa main gauche. Impossible de suivre, tribord, ces mouvements de doigts qui lui valurent le surnom de « Presti-Prestissimo ». C’est elle qui attire la lumière au côté de son austère partenaire.

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Grandes ambitions

Avec Ida Presti, nul besoin de revaloriser, comme c’est souvent le cas aujourd’hui, une victime du patriarcat éclipsée par sa moitié. Déjà, elle portait le nom de sa mère sicilienne, même si l’idée venait du père, qui avait jugé que cela sonnerait plus exotique qu’Yvette Compagnon. Cet accordéoniste amateur avait nourri les plus grandes ambitions pour sa fille après avoir assisté à un concert de la légende espagnole Andrés Segovia : elle serait tout simplement la plus grande guitariste au monde. Vœu exaucé : à 10 ans, Ida Presti donne son premier récital à Pleyel, salle Chopin, puis enregistre bientôt pour Pathé. Le père obtient un rendez-vous avec Segovia et s’entend répondre, après audition : « Mais que voulez-vous donc que je lui apprenne ? Qu’elle n’accepte les conseils d’aucun guitariste ! » En 1948, c’est elle qui donnera la première en France du plus fameux concerto pour guitare, l’Aranjuez, de Joaquin Rodrigo.

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