Arago, un nouveau site d'information entièrement généré par l'IA

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Pierre-Etienne Pommier

On savait que cela devait arriver, la question était de savoir quand. Et bien tout de suite. L’ancien candidat (en 2020) à la présidence de France Télévisions Pierre-Etienne Pommier, ancien conseiller numérique du groupe LREM à l'Assemblée nationale ou encore ancien chef de projet de l’application #Tous AntiCovid et aujourd’hui CEO et fondateur d’Arago, a annoncé jeudi sur ses réseaux le lancement un nouveau site d'information qui utilise l'intelligence artificielle générative pour traiter les faits avec « objectivité et créativité », selon lui. Opportunément baptisé Arago, le nouvel espace a pour « ambition de créer un projet éditorial et un nouveau modèle d'entreprise d'information qui part d'une page blanche avec l'IA », ajoute encore son initiateur. Dans les faits, Arago traitera l’actualité par « grandes verticales », portant « des valeurs libérales et européennes ». La plateforme réunit une équipe aux compétences techniques, éditoriales et artistiques, peut-on lire sur son site internet. 1ère verticale annoncée, les futures élections européennes du 9 juin alors que les autres prévues sont les JO Paris 2024 et les élections présidentielles américaines en fin d’année. M. Pommier se dit « déterminé à démontrer que l'IA peut être un progrès qui peut renforcer la confiance dans l'information et faire des citoyens mieux éclairés ».

Comment ça marche ?

Arago s’appuie ainsi sur des bots qui permettent de traiter « avec une grande objectivité » des informations factuelles qui peuvent être confrontées à des corpus de données qualifiées, comme les votes, budgets et autres lois. La plateforme l’assure, « nous ne retraitons pas l'information produite par les autres médias dont nous respectons le travail » mais il lui est tout de même possible de reprendre notamment les déclarations issues d'interviews « qui entrent dans le débat public », en citant les sources et le contexte, contrairement à ChatGPT, par exemple. Toutefois, Arago entend donner sa place à l’humain : « un de nos principes clés est d’automatiser tout ce qui peut l’être (la plupart des tâches répétitives) pour laisser plus de temps au travail créatif et à l’intelligence des journalistes », peut-on encore lire sur son site web. Pour ce faire, trois grands types de bots sont activables : des bots éditoriaux, des bots politiques et des bots créatifs ainsi que des bots internes à la rédaction pour faciliter le travail d'édition (proposer des titres, rédiger des tweets, aller chercher des citations…). Prudente, Arago souffle qu’il « nous arrivera de faire des erreurs, que nous corrigerons et qui nous permettront aussi de progresser ». Côté déontologie et éthique journalistique, enfin, Arago s’appuie sur les grandes lignes de la déclaration des droits et devoirs des journalistes de 1971, dite « déclaration de Munich ».

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