"Cauchemar", "tyran", "climat de terreur"... d'anciens employés de l'influenceuse niçoise Sissy Mua dénoncent leurs conditions de travail

Une dizaine d'anciens employés de l'entreprise TrainSweatEat, détenue par l'influenceuse fitness niçoise Sissy Mua, dénoncent leurs conditions de travail et le management jugé "tyrannique".

La rédaction Publié le 14/03/2024 à 09:37, mis à jour le 14/03/2024 à 09:43
Tini et Sissy, respectivement directeur général et présidente de la société Tissy, qui détient l'entreprise TrainSweatEat. Photo Instagram/@sissymua

Vous avez peut-être déjà entendu parler de TrainSweatEat (TSE), une application lancée en 2019 par l'influenceuse niçoise connue sous le nom de Sissy Mua et par son compagnon, Tini. 

Le principe? Des programmes sportifs à faire chez soi ou dans une salle de sport, ainsi que des recettes. Depuis, la plateforme s'est agrandie avec une gamme de nutrition sportive et une ligne de vêtements sportifs.

Avec ses 1,5 million d'abonnés sur Instagram et plus de 638.000 sur TikTok, Sissy Mua est l'une des créatrices de contenu fitness les plus suivies en France. Son couple est surnommé les "Tissy" et ses followers sont les "fitgens". 

Il y a trois semaines, la Niçoise a révélé sur LinkedIn lancer une nouvelle offre premium destinée aux entreprises. Et visiblement, c'était l'annonce de trop. 

"La boule au ventre chaque matin"

"Il est temps de montrer la face cachée de TSE." Onze anciens salariés de TrainSweatEat ont adressé leur témoignage au compte Instagram Balance Ta Start-Up, qui épingle des entreprises sur les conditions de travail de leurs employés.

Une première salve a été publiée jeudi 7 mars et la seconde date de ce mardi. La plupart évoque un "cauchemar", un "climat anxiogène et toxique" ou la "pire expérience professionnelle" de leur vie. 

L'un des ex-salariés dénonce un "manque de respect envers les employés", une "manipulation pour tenter de créer des discordes dans l'équipe car la bonne entente est très mal perçue", la "peur de vous faire engueuler tel un enfant de six ans à chaque message Slack [plateforme de communication collaborative] que vous recevez", la "boule au ventre chaque matin en vous rendant sur votre lieu de travail".

"Nous n'étions là que pour satisfaire des caprices de stars, assure un autre. Nos compétences et expertises étaient bafouées en permanence. (...) Jamais ils ne se sont remis en question et continuent d'accuser leurs employés et anciens employés de tous les maux de leur entreprise. Tout cela saupoudré d'un micro-management obsessionnel (à la virgule près)."

En plus de rabaisser les employés, la direction de TSE critiquerait les coachs, prestataires et influenceurs avec lesquels elle travaille, ainsi que les "fitgens". "Il n'y a aucune reconnaissance ni aucune considération pour les abonnés, ils ne sont que du business."

"Vocaux d'insultes envoyés à n'importe quelle heure"

Certains parlent de harcèlement, évoquant des "menaces de licenciement", "pressions quotidiennes subies sur Slack", des "vocaux d'insultes envoyés à n'importe quelle heure, ne respectant pas la vie privée de leurs employés".

"Les reproches de la direction font partie de notre quotidien. Si certaines fois, c'est amené avec ironie, d'autres fois c'est nettement plus violent. Ils se fichent royalement de l'impact négatif que ces "micro-agressions" peuvent avoir sur notre moral. C'est irrespectueux, rabaissant, usant et démotivant."

Plusieurs ex-salariés assurent avoir dû travailler jusqu'à 50 heures par semaine pour un contrat de 35 heures, sans aucun type de compensation. 

Conséquence de ce management "tyrannique" et du "climat de terreur", le turn-over serait important au sein de TSE, avec un départ par mois en moyenne et 19 depuis décembre 2022 pour un effectif moyen de 25 personnes. "J'ai vu des salariés partir en burn-out, des personnes ayant perdu toute confiance en elles, des collègues en pleurs."

"TSE est le parfait exemple d'une entreprise où les apparences sont trompeuses, où derrière les sourires on ne trouve que du mépris et où le bien-être des employés est sacrifié au profit d'une vision autoritaire et déconnectée de la réalité."

Contactés, Sissy Mua et Tini n'ont pas répondu à nos sollicitations. 

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Var-Matin

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