Intégrer à la démarche d’innovation un échantillonnage socio-économique de patients "experts" et de professionnels de santé, tel est l’objectif d’OpenCare Lab.
Cette société créée en 2022 à Strasbourg propose des panels représentatifs de la population à des entreprises qui cherchent à innover dans le domaine de la santé.
Pour constituer ces échantillons, OpenCare Lab s'appuie sur des partenaires. Certains sont associés au capital de la jeune société coopérative d'intérêt collectif, dont le premier actionnaire l'Eurométropole de Strasbourg. C'est le cas des Hôpitaux Universitaires, de l'Ugecam Alsace ou du groupe associatif Siel Bleu. D'autres ne sont pas associés au capital, à l'instar de France Assos Santé Grand Est ou de la Maison Sport Santé de Strasbourg.
Une communauté de 3 000 usagers
Employant 4 personnes, OpenCare Lab est en train de recruter ses usagers. Ceux-ci sont aussi bien des patients et des aidants résidant en Alsace que des professionnels de santé. Les données recueillies seront "pseudomisées" et stockées sur des serveurs HDS (hébergeur de données de santé) en France. Les usagers seront rémunérés en bons cadeaux. "Nous souhaitons créer une communauté. À terme nous espérons construire une base de données de 3 000 personnes", évalue Guillaume Facchi afin de créer des cohortes d'une dizaine à une centaine d'usagers selon les pathologies.
"Nous souhaitons avoir une diversité de profils d’usagers, et notamment de patients, qu’on puisse intégrer dans les expérimentations en condition de vie réelle afin de bénéficier de leur compétence expérientielle", pose Guillaume Facchi, le fondateur d’OpenCare Lab, lui-même passé par BioValley, le pôle de compétitivité en santé du Grand Est où l’idée de ce projet est née. OpenCare Lab a notamment été lauréat de l’appel à projets Territoire de Santé de Demain et de Territoires d’Expérimentation.
Cinq projets accompagnés
Cinq premières start-up vont bénéficier de cet écosystème et des réseaux des uns et des autres, sous forme de prestation de service. Elixir Health et Braintale inaugurent la formule. La première développe une plateforme web à destination des couples engagés dans un parcours de procréation médicale assistée, la seconde conçoit des biomarqueurs d’aide au diagnostic des maladies neurodégénératives.
Dérisquer en allant plus loin que la norme
Au-delà du retour d’expérience dans une optique de certification, la démarche vise aussi à conforter l’innovation auprès des investisseurs. "Pour obtenir le marquage CE médical, il faut notamment répondre à la norme IEC 62 366 qui est la norme d’aptitude à l’utilisation. Nous pensons qu’il faut aller au-delà de l’analyse de risques et prendre en compte les bénéfices apportés par les solutions", explique Guillaume Facchi.
Pour ce dernier, "l’accompagnement par OpenCare Lab est donc également une manière de dérisquer l’investissement dans le cadre de la recherche de financements."
Le dirigeant d'OpenCare Lab compte dupliquer le modèle strasbourgeois. Un premier déploiement pourrait s'opérer dans la Meuse. Guillaume Facchi envisage dans la foulée prendre pied à l’international, par l'intermédiaire de partenaires allemands et québécois.