Repérée par Dominique Farrugia

Son nom ne vous dit peut-être pas grand chose, mais vous l'avez forcément aperçue sur vos écrans ces dernières années. Discrète, Laurence Arné a réussi, petit à petit, à se tailler une place de choix dans le cinéma comique français. Née à Angoulême en 1982, elle est diplômée en chorégraphie artistique et a suivi des cours de théâtre.

Elle est aussi diplômée en one-man show (oui, c'est possible) et c'est d'ailleurs par ce biais qu'elle a été repérée, en 2006, par Alexandre Delimoges, qui l'aide à monter son premier spectacle : Quelle conne ! Deux ans plus tard, elle tape dans l'oeil du grand Dominique Farrugia (ex-Nuls, mais faut-il le préciser), qui la prend sous son aile et lui produit son spectacle. 

Une fille Canal

Très vite, Laurence Arné trouve son créneau : parodier les femmes modernes, jamais sans mauvais esprit, mais au travers de profils-types caricaturaux. 

Vidéo du jour

Un talent qu'elle met à profit dans la série de Canal + intitulée Filles d'aujourd'hui (ça tombe bien), en 2015. Prof de zumba ancienne tradeuse, community manager au jargon absurde, ou coach d'entreprise incompréhensible : l'actrice enfile toutes les casquettes les plus actuelles, et n'hésite pas à se grimer. 

Son débit, plus rapide qu'un cadre supérieur pressé en trottinette à heure de pointe, offre une logorrhée hilarante à sa galerie de personnages. Non contente de jouer, Laurence Arné s'implique aussi dans l'écriture, le montage et la réalisation de Filles d'aujourd'hui. “Je me mets beaucoup de pression, quand on fait de la parodie, il faut être très précis, sinon les gens t’en mettent plein la gueule !", explique-t-elle à Cheek Magazine en 2016. Pari réussi : les épisodes se consomment sans modération.

Tout comme la Connasse de Camille Cottin, elle aussi diffusée sur Canal + à la même époque, Laurence Arné incarne des femmes virulentes et drôles parce qu'elles nous rappellent forcément quelqu'un et singent notre époque hyper-connectée, hyper-speed, parfois hyper-ridicule. 

Toujours sur Canal +, Laurence Arné est aussi l'une des stars de WorkinGirls, adaptée d'un programme néerlandais. Diffusée sur la chaîne semi-cryptée depuis 2012, la série s'intéresse façon faux-documentaire au quotidien de six femmes travaillant au sein de la même entreprise. L'actrice interprète Déborah Vernon, une directrice des ressources humains ayant la particularité d'être nymphomane. Le personnage ne fait pas dans la dentelle, mais on vous a trouvé un extrait un peu moins olé-olé que les autres. 

À Télé 2 Semaines, Laurence Arné affirme ne pas "du tout" ressembler à Déborah Vernon : "Je suis très pudique et timide. Je ne suis pas du tout dans des rapports de séduction. Du coup, de me retrouver un mois par an dans la peau d’une croqueuse d’hommes ingérable me fait du bien. Il y a un côté complètement exubérant ! Ça faisait longtemps que j'attendais un rôle comme celui-là."

Belle transition vers le cinéma

C'est son mentor, Dominique Farrugia, qui lui offre un premier - petit - rôle au cinéma dans la comédie romantique L'amour c'est mieux à deux, sortie en 2010. Quatre ans plus tard, Delphine de Vigan en fait l'actrice principale de À coup sûr, comédie dans laquelle Laurence Arné incarne Emma, jeune trentenaire élevée au culte de la performance, qui décide de devenir le meilleur "coup" de Paris en s'aidant d'un sexologue, d'une escort girl et d'un acteur porno. Tout simplement. 

C'est en 2016 qu'elle croise pour la première fois la route de Dany Boon sur un plateau de tournage, avec la comédie Radin ! Elle y joue une violoncelliste, qui tombe amoureuse de lui malgré son côté Picsou. Le film est un carton : plus de 2,7 millions d'entrées. Mais c'est cette année, en 2018, que les deux comédiens font encore mieux avec La Ch'tite Famille. Ils incarnent un couple d’architectes designers en vogue à Paris, rattrapé par les origines populaires de l'homme, qui redevient 100% Ch'ti après un accident de voiture. 

L'actrice a même pris des cours de patois du Nord pour parfaire son personnage, aidée par la doublure de Dany Boon, lui-même ch'iti. Ça en valait la peine, puisque 5,5 millions de personnes se sont ruées dans les cinémas.