Avantages, tarifs préférentiels... Des sénatrices proposent une carte pour aider les parents solo

Alors qu’une famille sur quatre est monoparentale en France, souvent tenue par une femme, des sénatrices veulent créer une carte dédiée donnant des droits mieux définis et ciblés à ce public.

Une famille sur quatre est monoparentale en France.
Une famille sur quatre est monoparentale en France. (Photo illustration Le Télégramme/Lionel Le Saux)

Une carte de « famille monoparentale » ouvrant à des avantages, comme des horaires de travail plus adaptés, voire des tarifs préférentiels pour la cantine ou les transports : des sénatrices proposent de tester un tel dispositif pour mieux identifier et accompagner les parents « solo ». « Cette carte pourrait permettre d’être reconnue en tant que famille monoparentale pour bénéficier d’un certain nombre de droits », indique à l’AFP la sénatrice socialiste Colombe Brossel.

Elle a codirigé avec sa collègue Béatrice Gosselin (apparentée Les Républicains) un rapport proposant dix recommandations pour aider les parents assumant seuls la charge d’un enfant, parfois dans un équilibre personnel et économique fragile.

En France, une famille sur quatre est monoparentale, avec une femme à sa tête dans 82 % des cas, rappelle la mission. Selon l’Insee, la pauvreté touche 45 % des enfants qui vivent seuls avec leur mère.

Avantages, tarifs préférentiels…

Parmi les propositions de la délégation du Sénat aux droits des femmes, figure « la création à titre expérimental » de cette carte « famille monoparentale » : elle ouvrirait droit à des « avantages et tarifs préférentiels » pour certains services et prestations (cantine scolaire, transports publics et collectifs, loisirs, colonies de vacances, activités périscolaires, activités sportives et culturelles, mutuelle). De quoi séduire, ou au contraire agacer, des mères concernées.

À la différence de la version « familles nombreuses », la carte famille monoparentale « facultative et renouvelable annuellement », permettrait aussi aux parents concernés « de se signaler comme tels » auprès des administrations ou de leur employeur, écrivent les sénatrices dans leur rapport publié jeudi.

La ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, s’est elle aussi engagée en faveur d’une telle « carte » pour améliorer la « reconnaissance plus spécifique que l’on doit aux familles monoparentales ».

Les sénatrices ont toutefois écarté l’idée de la création d’un statut de parent isolé, tel que proposé par les députés Fanta Berete (Renaissance) et Philippe Brun (PS), « faute d’évaluation aboutie, à ce stade, du levier juridique, du périmètre et du coût d’un tel statut ».

Horaires plus flexibles ?

Lors de leurs auditions, certains employeurs ont en effet indiqué aux sénateurs qu’ils souhaitaient proposer des dispositifs plus souples à leurs salariés parents isolés (horaires plus flexibles, télétravail…) mais ne savaient pas précisément comment les identifier.

Fabrice Revault, patron d’une petite société de communication à Fégréac (Loire-Atlantique), a vu ce genre de situation avec l’un de ses employés. « Il avait besoin de partir plus tôt à cause de problèmes de garde. Et en cas d’urgence de dernière minute pour un enseignant absent ou une grève, il fallait gérer cette absence avec le reste de l’équipe », raconte-t-il. « Cette carte aurait l’avantage de justifier de + privilèges + auprès des collègues ». Seul point négatif selon lui : « Si la carte est présentée par un candidat (lors d’un entretien d’embauche, NDLR), ça peut lui porter préjudice ».

Des mères enjouées, d’autres dubitatives

« Ce serait pas mal d’en profiter, notamment pour les loisirs », confie à l’AFP Anissa, séparée du père de ses deux enfants depuis huit mois. Elle ne perçoit pas d’aide de son ex-mari : « Quand on s’est séparé, il m’a dit : + tu pars, tu te démerdes + ». Avec son seul salaire de professeure des écoles à Bourges, elle est « dans le rouge à chaque imprévu ».

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« Ça ne m’intéresse pas d’avoir 10 % de rabais pour faire mes courses », ajoute Sylvie, 39 ans, mère solo de deux enfants de 8 et 10 ans. « C’est même se moquer de nous de faire croire que ça va résoudre nos problèmes », ajoute Sylvie, sans emploi depuis sa séparation. Le plus important, selon elle, serait d’abord que la situation des mères isolées soit mieux prise en compte par les recruteurs.

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