Après l’Etat, la préfecture de Région ou encore la Chambre d’agriculture d’Occitanie, c’est au tour de la Région Occitanie de faire ses propositions à la suite de la puissante crise qui a secoué le monde agricole au début de l’année 2024. La collectivité a décidé de renforcer fortement certains de ses dispositifs [1]. Son dispositif unique d’investissement des exploitations agricoles va être abondé de 22 millions d’euros supplémentaires pour atteindre 50 millions d’euros (soit une hausse d’environ 80 % pour le montant engagé dans cette initiative).
« Les projets soutenus seront essentiellement des investissements individuels, autour de la construction de bâtiments agricoles, de l’agritourisme ou de l’achat de matériels », explique Carole Delga, la présidente de la Région Occitanie. 1200 demandes ont été faites pour obtenir des financements de ce dispositif soutenu par le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader). Le soutien pourra aller jusqu’à 300.000 euros pour des projets individuels et 600.000 euros pour des initiatives développées par des groupements agricoles. Le pass Petits investissements, qui vise les petites exploitations portées en particulier par des jeunes agriculteurs, sera lui aussi renforcé. Le montant maximum éligible va passer de 20.000 à 100.000 euros.
Autre annonce, la plateforme Occit’alim, qui met en relation producteurs locaux et restaurants collectifs, va être mise à disposition des collèges et des écoles gérés respectivement par les départements et communes. Jusqu’à présent, Occit’alim était utilisée par 150 lycées d’Occitanie [2]. Elle comptabilise actuellement près de 100 fournisseurs et plus de 200 produits locaux.
Gestion de l’eau et Ceta évoqués par Carole Delga
Carole Delga a aussi évoqué un dossier pour le moins épineux, celui de la gestion de l’eau. Une réunion devrait avoir lieu à ce sujet le 8 avril entre la Région, le préfet de Région Pierre-André Durand, les représentants des Départements occitans et les agences de l’eau. Une première séance de travail a eu lieu le 5 février dernier. Une trentaine de projets (de modification de retenues actuelles, de nouvelle retenues collinaires) vont être finement analysés. Le but est de faire émerger « les plus prioritaires, les plus matures, les plus acceptables ». Un objectif pas si aisé dans un contexte de réchauffement climatique et avec des mouvements de contestations réguliers contre certains gros projets de barrages. En Occitanie, personne n’a oublié le combat et les drames de Sivens.
Autre sujet qui déclenche souvent de vives réactions, la présidente de Région a affirmé son opposition au Ceta, l’accord de libre échange commercial entre l’Union européenne et le Canada, qu’elle juge « déséquilibré ». « Je salue le rejet du Ceta par le Sénat. J’espère que l’Assemblée nationale fera de même. Cet accord est mauvais pour nos agriculteurs », estime la cheffe de l’exécutif local socialiste.
Matthias Hardoy
Sur la photo : Un champ de maraîchage en bio - Crédits : Hélène Ressayres-ToulÉco.
