Amical. France - Chili, ce mardi (21 h) à MarseilleCertains diront que l’équipe de France perd son âme et sa créativité sans Antoine Griezmann. D’autres relèveront que le milieu de terrain avait été transparent en finale de Coupe du monde en 2022 et que sa présence face à l’Allemagne, samedi soir, n’aurait pas changé grand-chose au cœur d’une sélection tricolore dépassée.
À Lyon, « le chouchou » de Didier Deschamps a manqué un match des Bleus pour la première fois, sept ans après. Depuis le 13 juin 2017, quand Griezmann était resté sur le banc lors d’un rendez-vous face à l’Angleterre, le joueur de l’Atletico Madrid a participé à un nombre inégalé de 84 rencontres consécutives pour l’équipe de France. Mais touché à la cheville droite depuis fin février, une blessure qui n’inquiéterait pas outre mesure à trois mois de l’Euro, le Mâconnais de 33 ans est forfait pour ce rassemblement printanier. Sans lui, la France, qui rejoue en amical ce mardi face au Chili, s’est perdue dans les grandes largesses contre la « Nationalmannschaft ». Alors, la vie est-elle vraiment impossible sans Griezmann en bleu ?
Le leader technique
Lors de la dernière Coupe du monde, mise à part sa finale ratée, Griezmann avait éclaboussé les sorties des Bleus de son talent dans une nouvelle position de milieu relayeur. Capable de tacler devant sa surface pour récupérer un ballon chaud, il pouvait être quelques secondes plus tard dans celle adverse pour créer le danger. Indispensable.
« C’est un joueur qui ne se remplace pas, son style est spécial », disait d’ailleurs le capitaine Kylian Mbappé au sujet de son vice-capitaine la veille de France - Allemagne.
En bleu, Deschamps a fait de Griezmann son métronome, positionné à la pointe d’un milieu à trois têtes, souvent devant deux joueurs plus puissants et athlétiques. Griezmann excelle par sa capacité à faire le lien, à porter les ballons vers l’avant, à combler les brèches, les créer et endosser le rôle de leader technique et de meneur d’hommes. Précisément ce qu’il a cruellement manqué aux Bleus, samedi, et ce n’est pas Marcus Thuram, titulaire à la pointe de l’attaque mais trop souvent esseulé et sans soutien, qui dira le contraire.
Pas de plan B qui se dégage
Interrogé dans les coulisses du Groupama Stadium sur l’impact de l’absence du numéro 7, Aurélien Tchouaméni a confirmé un (gros) manque. « On sait qu’Antoine est un joueur exceptionnel. Un joueur de la qualité d’Antoine ne se remplace pas aussi facilement. On espère qu’il va revenir rapidement. »
« Je n’avais pas besoin de ce match contre l’Allemagne pour savoir l’importance d’Antoine, c’est un pion essentiel », a résumé Didier Deschamps, sachant la difficulté de trouver un plan B à l’un de ses joueurs majeurs. La lourde tâche était tombée à Lyon sur le jeune Warren Zaïre-Emery, 18 ans, « un jeune joueur qui n’a pas fait son meilleur match avec nous », selon Deschamps. La « pépite » parisienne sera sur le banc ce mardi au Vélodrome et c’est Eduardo Camavinga ou Youssouf Fofana qui devrait assurer l’intérim face au Chili. En attendant le retour espéré de « Grizou ».
