Le plus grand parti bulgare, GERB, a annoncé son retrait des négociations pour l’élection d’un nouveau gouvernement, malgré l’accord conclu plus tôt avec le PP-DB pour nommer l’ancienne commissaire européenne Maria Gabriel au poste de Premier ministre.
Les deux plus grandes coalitions politiques du pays s’étaient mises d’accord pour remplacer l’actuel Premier ministre Nikolay Denkov (Renew Europe, PP-DB) par Maria Gabriel (PPE, GERB) dans le cadre d’une rotation gouvernementale sans précédent en Bulgarie, qui semble avoir échoué. Par conséquent, le pays se dirige vers les sixièmes élections parlementaires en l’espace de trois ans. Cette instabilité politique risque de compromettre ses efforts pour intégrer pleinement l’espace Schengen et la zone euro.
« C’est fini. Après les élections, nous reprendrons [les discussions] », a déclaré Denitsa Sacheva, membre de l’équipe de négociation du GERB à l’issue des négociations le dimanche (24 mars). Le parti a annoncé qu’il se désengageait des discussions avec le PP-DB en raison de différends sur le contrôle politique de certains ministères. Selon les informations d’Euractiv, ce retrait est dû à un désaccord sur le contrôle politique du ministère de l’Intérieur.
« Il est grand temps de mettre fin à ce chantage politique exercé contre notre parti », a commenté Denitsa Sacheva, désignant le PP-DB comme étant à l’origine du « chantage »
Maria Gabriel affirme que les deux partis étaient en accord sur les principaux sujets concernant la gouvernance du pays, notamment la lutte contre la corruption, la réforme des services de sécurité et la réforme judiciaire.
L’expert politique de l’agence sociologique Trend, Dimitar Ganev a exprimé dimanche que les élections législatives anticipées devraient être combinées avec celles du Parlement européen. Dans le cas contraire, le taux de participation sera très faible en raison de la lassitude des électeurs bulgares.
D’après l’expert, les mêmes partis devraient probablement négocier pour former le gouvernement après les élections, car ils n’ont pour l’instant aucune alternative politique. Il affirme également qu’il n’est pas dans l’intérêt du GERB de précipiter le pays vers des élections anticipées, car elles entraineront une spirale de crises politiques avec le parti de Boyko Borisov perçu comme principal responsable de cette situation.
