Sur l’asphalte souvent mouillé par la pluie de la « Course au soleil », certains cadors ont pu se mesurer entre eux pour savoir leur niveau actuel, à quelques mois du Tour de France.
Ce dimanche 10 mars 2024, c’est Matteo Jorgenson (Visma Lease a Bike) qui a remporté le classement général de ce Paris-Nice 2024.
Le duel attendu entre Remco Evenepoel (Soudal-Quick Step) et Primož Roglič (Bora-Hansgrohe) n’a pas eu lieu, en raison aussi du niveau affiché par ce dernier, incapable de peser sur la course.
actu.fr fait le bilan de cette semaine de course qui vient de se terminer. Voici ce qu’il faut en retenir.
Nice, prête pour le Tour de France
C’est le premier enseignement de cette semaine. Nice est prête à recevoir l’arrivée du Tour de France le 21 juillet prochain.
Rappelons que l’avant-dernière étape partira de la Cité des Anges pour finir à Isola 2000, et l’ultime épreuve de la Grande boucle (un contre-la-montre) se jouera dans les rues niçoises pour finir sur la Promenade des anglais, après un départ de Monaco.
« Je peux dire que pour nous, ce Paris-Nice est un prologue au Tour de France et cette arrivée unique« , a rappelé le maire, Christian Estrosi, à notre rédaction locale d’actu Nice.
C'est sans doute l'événement sportif le plus populaire, prestigieux, vivant. Celui qui mobilise autant de foule et a autant de retombée et de rayonnement dans le monde entier et fera de Nice, pour la seule fois de son histoire, la capitale de la France avec l'arrivée sur la Promenade des anglais.
L’édile ne fait pas de pronostic, préférant laisser du suspens. Pas dit que ce soit le cas.
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Primož Roglič et Remco Evenepoel, les troubles fêtes du Tour de France ?
Si nous avons pu observer un Paris-Nice 2024 avec du suspens jusqu’au bout, le duel tant attendu entre le Slovène Primož Roglič et le Belge Remco Evenepoel n’a pas eu lieu.
Primož Roglič, qui évolue dans sa nouvelle équipe de la Bora-Hansgrohe, n’a pas été réellement en mesure d’impacter la course. Il termine à la 10ᵉ place, presque anecdotique, à 5,33 min du vainqueur Matteo Jorgenson.
Le Slovène ne se montrait pas inquiet pour un sou, désireux d’apprendre à évoluer avec sa nouvelle équipe, à trois mois du Tour de France où il espère peser sur les débats. L’apprentissage devra être rapide.
Remco Evenepoel a été plus à son avantage, finissant deuxième de l’épreuve. Mais il n’aura pas été capable de battre Matteo Jorgenson, et c’est en cela que Paris-Nice est sans doute un échec pour le jeune Belge.
Toutefois, il a réussi, lors de la 7ᵉ et la 8ᵉ étape, à rattraper une bonne partie de son classement alors qu’il semblait être définitivement hors-jeu pour le général. Il finit 2ᵉ, à 30 secondes du Maillot jaune.
Sa victoire sur la Promenade des Anglais après un beau numéro dans la dernière étape va sûrement rassurer celui qui va participer à son tout premier Tour de France en 2024.
L’équipe Visma | Lease a Bike trop forte
Même s’il reste de longues semaines et de nombreuses courses avant le grand départ du Tour, le 29 juin 2024, on a du mal à voir comment les deux coureurs précités pourraient rivaliser avec Jonas Vingegaard, grand favori à sa succession à l’été 2024.
Et pour cause, c’est l’un de ses coéquipiers, Matteo Jorgenson, qui a gagné le Paris-Nice 2024. Le néo-vainqueur de la Course au Soleil sera… l’équipier de Jonas Vingegaard sur la route du Tour.
Difficile donc de dresser un tableau de la Grande Boucle où Jonas Vingegaard ne serait pas favori, d’autant plus que le Danois a remporté Tirreno-Adriatico, course italienne en sept étapes, en écrasant la concurrence.
L’équipe Visma | Lease Bike apparait comme la plus forte et la victoire d’un lieutenant de Jonas Vingegaard sur Paris-Nice face à deux leaders, donne à la formation néerlandaise un sacré avantage. Au moins psychologique.
À l’instant T, mais tout va vite en cyclisme, seul Tadej Pogačar, vainqueur des Strade Bianche après un raid de 80 bornes en soliste, apparaît comme le seul concurrent crédible du double vainqueur du Tour.
L’erreur de David Gaudu
Il était monté sur la deuxième place en 2023 mais, pour la troisième fois en quatre éditions, David Gaudu (Groupama – FDJ) n’a pas terminé Paris-Nice. La faute à « une erreur de cadet » selon le coureur breton.
Lors de la 4ᵉ étape, avec une arrivée en haut du Mont Brouilly (Rhône), le grimpeur français a enlevé sa surveste, geste répété des milliers des fois, au pied de l’avant-dernière difficulté de la journée. Pile au moment où les attaques pleuvent.
J'ai enlevé ma veste et, au moment où j'ai voulu la jeter à un assistant sur le bord de la route, elle s'est prise dans ma cocotte. Je me suis retrouvé par terre, et un peu sonné sur le coup car un autre coureur m'est tombé dessus.
Au tapis. Les jours suivants, David Gaudu s’est accroché, mais il a été contraint à l’abandon, « la faute à des douleurs persistantes ». Il n’en reste pas moins l’une des meilleures chances françaises lors du prochain Tour [il a terminé 4ᵉ en 2021, NDLR.]
Les Français à la peine
David Gaudu est tombé, donc. Mais tous les tricolores n’ont pas été à la fête lors de ce Paris-Nice 2024.
Le premier d’entre eux, Aurélien Paret-Peintre (Decathlon AG2R La Mondiale) termine 14ᵉ. Arnaud Démare (Arkéa-B & B Hotels), principale chance française sur les sprints, n’a pas brillé et a abandonné à l’aube de la 7ᵉ et avant-dernière étape.
Notons tout de même la belle performance d’Ewen Costiou (Arkéa-B & B Hotels), 21 ans, qui s’est montré aux avant-postes et a terminé 17ᵉ pour sa première participation.
De mauvais augure pour la suite de la saison et le Tour ? Heureusement, il n’y a pas que le Paris-Nice.
Sur d’autres courses, le jeune Lenny Martinez (pas au départ de Paris-Nice), meilleur français depuis le début de la saison, a brillé, mais ne sera pas au départ du Tour. Les espoirs peuvent se porter sur Kévin Vauquelin (10ᵉ de Tirreno-Adriatico) et Romain Grégoire (13ᵉ). Mais pas dit que ça suffise cet été.
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