Trop de fast-food et de malbouffe, d’enseignes internationales, de franchises et de moins en moins de commerces indépendants sur la presqu’île de Lyon, notamment la rue de la République ou la rue Victor Hugo ?
Certains commerçants locaux et des élus s’inquiètent de cette « standardisation » de l’offre commerciale au centre-ville.
Bientôt des « assises du commerce »
Une inquiétude à laquelle souhaite répondre le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet en organisant à l’automne 2024 des « assises du commerce et de l’artisanat », a-t-il rappelé ce jeudi 21 mars 2024 lors du conseil municipal. Dans son viseur notamment, l’installation de chaînes de fast-food.
L’arrivée prochaine de KFC, géant américain du poulet frit, n’est pas étrangère, tout comme le retour récent de Quick.
Quelques petits commerces indépendants survivent
« Les assises du commerce et de l’artisanat nous permettront de trouver des solutions face aux trop nombreuses chaînes de fast-food et dark kitchens présentes dans notre ville », a assuré le maire au conseil municipal, pressé par son opposition qui dénonce la multiplication des fermetures de commerces ancestraux sur la presqu’île.
Dans la rue de la République, Gant Favel, ouvert depuis 1856, est l’une des dernières boutiques indépendantes de cette artère très passante, tout comme le petit kiosque de fleurs près de l’hôtel de ville.
« Faire face aux fast-foods »
Pour le maire de Lyon, la ville de la gastronomie « a un patrimoine à défendre » en matière d’alimentation. Cet événement visera à « faire face aux plateformes numériques qui s’affranchissent des règles ou aux chaînes de restauration rapide, trop peu préoccupées par les limites planétaires, la gastronomie et le bien-être animal ».
Ces « assises du commerce » où tous les acteurs doivent être autour de la table pour décider de nouvelles actions (élus, collectivités, commerçants, associations…) existent déjà dans plusieurs villes comme Metz ou Nice.
Un « centre commercial à ciel ouvert »
La fermeture en série de petits commerces sur la presqu’île agace l’opposition. « Sur la rue Émile-Zola, typiquement, pourquoi certains propriétaires revoient les loyers à la hausse ? Parce qu’ils se disent : avec la piétonisation, on va avoir plus de passage. Et on va se retrouver, comme sur la rue Victor-Hugo, ou sur la rue de la République : les seuls qui sont capables de payer, ce sont les sandwicheries, les snackings nationaux. Moi, je pense que ce n’est pas ce qu’on veut pour le centre-ville », déclarait jeudi dernier Pierre Oliver, maire (LR) du 2ᵉ arrondissement de Lyon, sur le plateau de l’émission politique de BFM.
Régulièrement, auprès d’actu Lyon, l’élu met en lien piétonisation et apaisement de la presqu’île engagée par les écologistes et uniformisation du commerce. Pour lui, les prochains secteurs piétons du centre-ville « suivront le modèle de la rue de la République et Victor Hugo avec des enseignes nationales et des fast-foods ».
Un exemple d’uniformisation est en tout cas frappant. Ce mois-ci, l’enseigne danoise d’articles de bazar Normal qui cartonne a annoncé à actu Lyon sa volonté d’avoir trois boutiques rue de la République même si elles sont proches. Une première est déjà ouverte et deux autres emplacements sont recherchés.
Des assises du commerce suffiront-elles pour « sauver » le petit commerce lyonnais ? En 2021, Nancy (100 000 habitants) avaient adopté un certain nombre de mesures contraignantes pour éviter la multiplication des ouvertures de kebab et autres fast-foods. Réponse dans les prochains mois…
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