La sortie de l’Union et de l’euro, c’est définitivement «has been» depuis le Brexit qui a effrayé les opinions publiques continentales. Et en ces temps incertains où la guerre a fait son retour sur le continent, la sortie du parapluie de l’Otan est tout aussi passée de mode, comme l’ont montré les adhésions de la Finlande et de la Suède, mais aussi le référendum de juin 2022 par lequel les pourtant très eurosceptiques Danois ont décidé de rejoindre la politique de défense européenne (avec 66 % des suffrages). Les populistes et l’extrême droite ont, de fait, pris conscience que leur europhobie risquait d’être un plafond de verre : désormais, ils veulent rester dans l’Union européenne (UE), mais pour la changer de l’intérieur, exactement le projet défini par le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán.
«Depuis 2019, date des précédentes élections européennes, on a assisté à un changement stratégique des partis européens d’extrême droite qui ont toujours été plus eurosceptiques que leurs électeurs», confirme le politiste Olivier Costa, directeur de recherche au CNRS et au Cevipof. «L’extrême droite veut montrer qu’elle est dans le jeu démocratique, qu’elle est une force de propositions et pas seulement “antisystème”, poursuit-il. Désormais, elle parle d’Europe, de politique migratoire, de Russie, d’économie, etc., comme les partis classiques».
Les gages donnés par Meloni
Giorgia Meloni, la Première ministre et patronne du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia (FdI), à la tête de l’un