Accueil Hauts-de-France

Le conseil régional va financer le port de l’uniforme dans deux lycées des Hauts-de-France

La majorité de Xavier Bertrand et les élus du RN se sont rejoints pour voter une expérimentation de deux ans du port de l’uniforme dans deux lycées de la région, dont le lycée professionnel Saint-Exupéry d’Halluin. Les élus de gauche ont voté contre.
Par S. LE.
Temps de lecture: 1 min

Il n’y a pas que les écoles. Deux lycées des Hauts-de-France vont expérimenter dès la rentrée 2024 le port de l’uniforme pour leurs élèves. Il s’agit des lycées professionnels Saint-Exupéry d’Halluin, qui compte 340 élèves, et Robert-Desnos de Crépy-en-Valois. L’expérimentation doit durer deux ans, pour un montant de 150 000 € par an pour fournir les tenues, plutôt « sportswear », aux élèves. Des tenues que Xavier Bertrand souhaite qu’elles soient made in Hauts-de-France. L’État est attendu pour financer 50 % du dispositif.

Objectif : tenter de réduire les inégalités face aux vêtements et favoriser un « esprit collectif » dans les établissements volontaires, ainsi que l’ont indiqué Laurent Rigaud, vice-président chargé des lycées et Frédéric Lefebvre, conseiller régional Modem.

Une mesure portée par le groupe majoritaire donc, mais qui a trouvé grâce aux yeux du groupe RN, qui réclame également au plan national une généralisation du port de l’uniforme. S’appuyant sur son expérience du harcèlement à l’école, Pierrick Berteloot loue ainsi la vertu égalitariste du port de l’uniforme qui empêcherait la compétition de marques entre les élèves et surtout les moqueries pour ceux issus de familles n’ayant pas les moyens d’entrer dans cette compétition.

La gauche, elle, n’y croit pas. Yannick Brohard (EELV) ironise : « Je voudrais ici faire acte de contrition. J’ai longtemps fait partie de ceux qui pensaient que l’école crevait du mépris qu’on a pour elle, de l’état lamentable des bâtiments, des conditions déplorables de travail. Heureusement des visionnaires m’ont ouvert les yeux, ce qu’il faut pour l’école, pour lui redonner toute sa noblesse, c’est l’uniforme ! ». Et d’indiquer qu’en cas de généralisation, le montant avoisinerait cette fois «40 millions d’euros annuels, soit le prix d’un lycée neuf».

« Plus de polémiques que de solutions »

Pour LFI, Benoit Tirmarche parle d’une « mascarade », « rien ne prouve scientifiquement les effets positifs de l’uniforme sur la réduction des inégalités et l’amélioration du niveau scolaire ». Samia Sadoun (PS), elle, y voit une mesure qui génère « plus de polémiques que de solutions ».

« Nous ne sommes pas naïfs. Il ne s’agit pas de la solution miracle pour résoudre tous les problèmes de l’école. Mais elle mérite d’être expérimentée », avait déminé en préalable le conseiller régional Modem Frédéric Lefebvre. Au final, la mesure est adoptée, avec les voix de la majorité de Xavier Bertrand et du RN, la gauche, elle, a voté contre.

Lire aussi

A lire aussi

Voir plus d'articles