chiffresLes importations d’armes en Europe ont explosé de 94 % en cinq ans

Les importations d’armes en Europe ont explosé de 94 % en cinq ans

chiffresLa France est devenue le deuxième exportateur mondial d’armes
Des membres du bataillon de volontaires BARS-13 de l'armée russe participant à un entraînement d'équipe pour les unités d'assaut dans le cadre de l'opération militaire russe en Ukraine.
Des membres du bataillon de volontaires BARS-13 de l'armée russe participant à un entraînement d'équipe pour les unités d'assaut dans le cadre de l'opération militaire russe en Ukraine. - Sergey Averin/SPUTNIK/SIPA / SIPA
20 Minutes avec agences

20 Minutes avec agences

Les importations d’armes en Europe ont quasiment doublé ces cinq dernières années, tandis que les exportations russes ont été réduites de moitié, selon un rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri) publié ce lundi.

L’Ukraine est devenue le quatrième importateur mondial d’armes et la France a remplacé la Russie en tant que deuxième exportateur mondial, derrière les États-Unis.

Les Etats-Unis toujours en tête des exportations

Sur la période 2019-2023, les importations d’armes en Europe ont bondi de 94 % par rapport aux cinq années précédentes, dévoile le Sipri. Cette hausse est en grande partie due à la guerre en Ukraine, explique à l’AFP Katarina Djokic, chercheuse au Sipri. Le volume des livraisons pouvant fluctuer de manière significative d’une année à l’autre, le Sipri présente des données sur des périodes de cinq ans, ce qui donne une mesure plus stable des tendances.

Depuis février 2022, au moins trente pays ont fourni de substantielles aides militaires à l’Ukraine, relève le rapport. Mais d’autres pays européens ont également augmenté leurs importations, avec une part plus importante en provenance du premier exportateur mondial d’armes, les Etats-Unis. Entre 2019 et 2023, 55 % des importations en Europe provenaient de ce pays, en hausse de 35 % par rapport à la période 2014-2018.

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Chute des exportations russes

Pour Katarina Djokic, cela s’explique en partie parce que la plupart des pays européens sont membres de l’Otan et partenaires dans le développement d’équipements militaires tels que l’avion de chasse F-35. En même temps, ce bond dans les importations d’armes en provenance des Etats-Unis reflète la précipitation avec laquelle les Européens ont agi pour acquérir au plus vite des armes, quitte à ne pas se concentrer sur le développement de nouveaux systèmes militaires.

Globalement, les exportations américaines ont augmenté de 17 % sur la période observée, soit 42 % du total des exportations mondiales d’armes. La Russie, longtemps deuxième plus grande exportatrice d’armes au monde, ne l’est plus. Le pays a vu ses exportations chuter de 53 % entre 2014 et 2023. Et Moscou n’exporte pas seulement moins d’armes, mais aussi vers moins de pays : en 2019, elle exportait vers 31 pays. En 2023, plus que vers 12. « Il y a aussi d’importants changements dans les politiques (mises en place) par leur principal client, la Chine », a Katarina Djokic. Historiquement un grand client d’armes russes, Pékin a misé ces dernières années sur sa propre production.

Succès du Rafale

La Chine représente néanmoins encore 21 % des exportations russes, tandis que l’Inde est le premier destinataire à hauteur de 34 %. La chute des exportations russes a profité à la France qui a vu les siennes augmenter de 47 %, faisant d’elle la deuxième exportatrice mondiale d’armements (soit 11 % des transferts d’armes dans le monde en 2019-2023). Paris a particulièrement bien réussi à vendre son avion de combat Rafale en dehors de l’Europe, a constaté Katarina Djokic.

La guerre à Gaza – déclenchée le 7 octobre par une attaque sanglante du Hamas contre Israël – a déjà eu un impact sur les importations d’armes vers ce pays, principalement par le biais de transferts d’armes en provenance des Etats-Unis, ou encore via de nouvelles aides militaires, ou par l’accélération de contrats déjà existants, a avancé Zain Hussain, chercheur au Sipri. Mais l’effet sur le long terme est à ce stade difficile à prédire.

« Nous voyons dans certains Etats européens une pression de la part de différents acteurs ou Etats pour limiter la fourniture d’armes à Israël dans le cadre de ses opérations (militaires) à Gaza en raison de violations potentielles du droit humanitaire international », a-t-il ajouté. Ces mesures pourraient affecter les transferts vers Israël.

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