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Ce que l'on sait des menaces d'attentat reçues par 122 établissements scolaires des Hauts-de-France

Dans les Hauts-de-France, des messages de menaces d'attentat visant des établissements ont été diffusés vendredi 22 mars et samedi 23 mars. Les cours ont pu reprendre ce lundi, mais avec une sécurité renforcée.

Des messages de menaces d'attentat visant 122 établissements scolaires des Hauts-de-France ont été diffusés vendredi 22 mars au soir et samedi 23 mars. Ils font suite au piratage des espaces numériques de travail (ENT) sur lesquels les auteurs ont prodigué des menaces.

"Lundi, 122 établissements vont exploser", est-il écrit dans un message consulté par l'AFP, envoyé aux parents d'élèves d'un collège lillois.

• Une quinzaine d'établissements de l'académie de Lille concernés

Dans le Nord, ces messages ont été destinés à une quinzaine d'établissements de l'académie de Lille. Après ces menaces, tous les établissements ont déposé plainte, "comme le prévoit la procédure" précise la préfecture du Nord sur son site. Tout comme le rectorat de Lille.

Face à ces incidents, la messagerie de l'ENT a été désactivée pour éviter de nouveaux messages, et ce, jusqu'à "nouvel ordre".

Présente au collège Carnot de Lille ce lundi 25 mars au matin, Valérie Cabuil, rectrice de l'académie de Lille, est revenue sur la situation.

"On prend toutes les menaces au sérieux, celles-ci aussi avec l'inconvénient qu'elles ont touché plusieurs établissements. Là, on traite cette question d'un piratage de l'ENT qui peut toucher tous nos établissements et toutes nos écoles. Il faut le prendre au sérieux techniquement", a-t-elle expliqué au micro de BFM Grand Lille.

• La sécurité policière renforcée aux abords des établissements

Ce lundi, les élèves des écoles concernés ont été accueillis dans des "conditions de sécurité renforcées", ont indiqué l'académie et le préfet du Nord dans un communiqué dimanche 24 mars.

"Les équipes mobiles de sécurité de l’Éducation nationale seront présentes dans les établissements concernés", indiquent-ils.

Cela entend également le renforcement de la présence policière. "Les services de police et la gendarmerie nationale seront également mobilisés aux abords des établissements", ajoutent-ils.

"Tout le monde est bien coordonné, notamment avec la préfecture et les forces de l'ordre. On sait très bien que ces menaces ont pour but d'angoisser un peu tout le monde. C'est toujours perturbant", a expliqué la rectrice ce matin.

• Des cellules d'écoute mises en place

Dans leur communiqué conjoint, la préfecture et l'académie ont annoncé la mise en place de cellule d'écoute dans les établissements. L'objectif est de rassurer les élèves, les équipes éducatives et les parents.

"Le message, c'est que les parents et les équipes éducatives ne soient pas trop inquiètes. Ce n'est jamais agréable. Et pour les enfants, ça peut être un peu traumatisant parfois, ou même pour les familles, de recevoir des messages comme ça", précise Valérie Cabuil au micro de BFM Grand Lille.

Pour le moment, ce ne sont pas des cellules psychologiques, mais l'académie se tient prête à toutes éventualités.

"On a dit aux établissements qu'ils nous signalent tout besoin de cellule psychologique. Nos psychologues sont prêts, nos équipes sont prêtes. Tout le monde est disponible pour apporter tout le soutien psychologique qu'il faut", a conclu la rectrice.

• 800 fausses alertes à la bombe recensées mi-novembre

Dans l'académie voisine d'Amiens, les comptes ENT ont également été piratés et des messages de menaces y ont également été diffusés.

Comme celui envoyé au collège lillois, le message reçu par les établissements de l'académie d'Amiens "fait bien état d'un nombre d'établissements" visés. Dans ces écoles, les cours ont également pu reprendre ce lundi 25 mars, avec une sécurité renforcée.

À la mi-novembre, le gouvernement avait recensé 800 fausses alertes à la bombe lors d'une série d'alertes à l'automne. Elles s'étaient multipliées après l'attaque jihadiste qui a coûté la vie à l'enseignant Dominique Bernard, à Arras (Pas-de-Calais), le 13 octobre.

En ce mois de mars 2024, ces messages de menaces interviennent dans un contexte de menace terroriste importante. Hier, la France a annoncé, par le biais du Premier ministre Gabriel Attal, relevé le niveau Vigipirate à "urgence attentat" après l'attaque à Moscou, revendiquée par l'État islamique.

Martin Regley Journaliste