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Stephen Bates : « La monarchie britannique semblait être une institution stable ; aujourd’hui, on ne peut plus dire que ce soit le cas »

Après le roi Charles III, la princesse Catherine, dite « Kate », a annoncé, le 22 mars, souffrir d’un cancer. Dans un Royaume-Uni en proie au doute après le Brexit et le Covid-19, la couronne britannique était garante d’une forme de continuité. La voici gagnée par l’incertitude, analyse, dans une tribune au « Monde », le journaliste spécialiste des affaires royales.

Publié le 29 mars 2024 à 06h00 Temps de Lecture 4 min. Read in English

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Il y a quelques années à peine, malgré le Brexit et le Covid-19, il était une institution britannique qui semblait stable, solide, immuable : la monarchie. Aujourd’hui, on ne peut plus dire que ce soit le cas. Le roi Charles III, couronné il y a moins d’un an, et sa belle-fille, la princesse Catherine, épouse du prince héritier William, sont tous deux atteints d’un cancer. Un cancer grave. Il est probable que seuls les membres les plus proches de leur famille et leurs médecins en connaissent la gravité exacte. Même le premier ministre l’ignore. Et c’est inquiétant.

En janvier, le roi a dû renoncer à plusieurs apparitions publiques après la découverte de son cancer de la prostate, et Catherine a elle aussi été contrainte de rester en retrait de la vie publique à la suite d’une intervention à l’abdomen. Dans ces épreuves, la famille royale a suscité la sympathie. Et les médias ont salué la relative ouverture de la Couronne, qui avait consenti à reconnaître publiquement l’existence de ces problèmes de santé.

Reste que les porte-parole de la famille royale ont refusé de répondre en détail aux questions sur l’état de la princesse de Galles. Dans ce flou, les spéculations sur les réseaux sociaux sont allées bon train, pour redoubler de force il y a quelques semaines, quand plusieurs grandes agences de presse ont retiré une photo prise par William de son épouse et de leurs trois jeunes enfants parce qu’elle avait été un peu retouchée.

Cette image à elle seule a donné lieu aux plus folles spéculations partout dans le monde : à quel point la princesse était-elle malade ? Avait-elle quitté son mari ? N’étaient-ils pas en train de divorcer ? Pendant que, sur Internet, tourbillonnaient les rumeurs les plus féroces et les plus infondées, la princesse s’est résolue à publier, vendredi 22 mars, une courte vidéo tournée dans le jardin du château de Windsor, dans laquelle elle annonce, pâle et les traits tirés, suivre une chimiothérapie pour traiter un cancer.

Pronostics inconnus

Bref, ces deux têtes couronnées risquent de rester en retrait pendant plusieurs mois. Pour l’heure, on ne connaît le pronostic ni de l’un ni de l’autre. Dans le cas de Catherine, qui a seulement 42 ans, on ne sait même pas de quel cancer il s’agit. Mais comme le disent, à raison, leurs soutiens, laissons-leur, à elle et sa famille, du temps et de l’espace. La vidéo n’a toutefois pas entièrement fermé le clapet des trolls sur les réseaux sociaux, même si certains semblent pour un temps désarçonnés.

Hélas, la vie privée n’a plus sa place dans ce monde moderne. Il fut un temps où la monarchie ne faisait aucune concession. En 1951, quand George VI, le père de la reine Elizabeth II, s’est trouvé atteint d’un cancer du poumon (après avoir fumé toute sa vie), on lui a retiré le poumon gauche lors d’une opération réalisée dans le plus grand secret au palais de Buckingham. A sa mort, six mois plus tard, le public était stupéfait d’apprendre une telle nouvelle.

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