Au Venezuela, le délai pour l’inscription des candidats à l’élection présidentielle a pris fin lundi 26 mars, à minuit. Au total douze candidats – tous des hommes – se sont inscrits pour le scrutin du 28 juillet, dont le chef de l’Etat, Nicolas Maduro, qui briguera un troisième mandat. La Plate-forme unitaire démocratique (PUD), qui réunit les principales formations d’opposition, n’a pu, elle, inscrire sa candidate, Corina Yoris, auprès du Conseil national électoral (CNE). Elle se retrouve donc officiellement évincée du jeu électoral.
Mais, à 23 h 58, au terme d’une journée marquée par de nombreuses rumeurs, le CNE créait la surprise en annonçant que Manuel Rosales venait d’inscrire sa candidature pour le parti d’opposition Un Nuevo Tiempo (UNT), membre de la coalition unitaire. Gouverneur de l’Etat du Zulia, déjà candidat à la présidentielle en 2006, M. Rosales, 71 ans, est l’une des figures reconnues de l’opposition centriste. La question se pose de savoir s’il est soutenu par toute la PUD ou si sa désignation a fracturé la coalition.
Dans l’après-midi, des centaines de militants du Parti socialiste unifié (PSUV) étaient réunis devant le CNE pour acclamer M. Maduro, venu déposer sa candidature avec Diosdado Cabello, le puissant vice-président du parti. « Je ne suis pas venu inscrire mon nom, mais le rêve d’une patrie. Je suis venu vous inviter à rêver », a lancé le chef de l’Etat à ses sympathisants. « Le 28 juillet, il y aura des élections avec ou sans vous », a-t-il, ensuite, ajouté à l’adresse de l’opposition. Sans nommer Mme Yoris, il a traité sa possible adversaire de « marionnette » au service des élites traditionnelles.
Hugo Chavez omniprésent
Candidat à sa réélection dans un pays épuisé par une décennie de récession, de gabegie, d’émigration massive et de sanctions américaines, Nicolas Maduro se pose en continuateur de la révolution bolivarienne, lancée par le charismatique et toujours omniprésent dans les discours officiels Hugo Chavez. Le scrutin présidentiel a été fixé au 28 juillet, date anniversaire de la naissance de l’ancien dirigeant, mort en mars 2013.
Tout au long de la journée, les présentateurs de télévision ont vanté la santé démocratique du pays, en soulignant que ce scrutin est le 31e organisé en un quart de siècle et que l’opposition a pu inscrire plus de onze candidats. De l’avis des analystes – qui s’exprimaient avant l’annonce de la candidature de Manuel Rosales –, aucun des « petits candidats » inscrits n’a les moyens de menacer sérieusement M. Maduro. Pour la PUD, ce ne sont que des pions du pouvoir.
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