rougeole maladie ARS
L’ARS a recensé 130 cas de rougeole en Auvergne-Rhône-Alpes depuis septembre. © Marina Demidiuk / iStock

L’Est Lyonnais touché par un début d’épidémie de rougeole

Depuis le 22 janvier, 25 cas de rougeoles ont été enregistrés dans l’Est lyonnais, principalement chez des enfants. Une recrudescence du virus après plusieurs années d’accalmie, qui est suivie de près par les autorités sanitaires de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

En sommeil depuis le printemps 2018 et l’émergence du Covid-19, qui avait conduit à des confinements successifs et au renforcement des gestes barrière, la rougeole fait son retour depuis quelques mois dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Après la détection de foyers de contaminations dans la Drôme et l’Ardèche dès le mois de septembre 2023, l’Agence Régionale de Santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes alerte sur un début d’épidémie dans l’Est lyonnais. 

"Dans notre région, on observe une recrudescence des cas depuis 2023 après trois années où le virus a très peu circulé en lien avec le Covid"
Christine Saura responsable de santé publique en Auvergne-Rhône-Alpes
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À ce jour, 25 cas ont été enregistrés depuis le 22 janvier et la dernière contamination recensée remonte au 8 mars. "Ils [les cas, NDLR] peuvent paraître peu nombreux, mais ils représentent quand même une menace importante, parce que le virus de la rougeole se transmet très facilement. On a coutume de dire qu’une personne peut contaminer jusqu’à 20 personnes", prévient le Dr Bruno Morel, directeur délégué en charge de la veille et de l’alerte sanitaire au sein de l’ARS. 

Source ARS Auvergne-Rhône-Alpes

22 enfants sur les 25 cas

Dans leur très grande majorité, les cas enregistrés sur les communes de Décines, Meyzieu, Bron et Saint-Priest ont concerné des enfants. Selon l’ARS, à ce jour 22 des 25 cas confirmés sont apparus au sein de trois écoles et une crèche. Une dizaine de ces cas survenus au sein d’un groupe scolaire privé de Décines seraient liés à la contamination d’un enfant lors d’un voyage aux Emirats Arabes Unis. Selon l’ARS, les autres cas relevés dans une école publique de Meyzieu, dans un collège privé de Décines, dans une crèche de Saint-Priest et à Bron n’ont pas de lien avec le premier foyer ni entre eux. Ce qui confirme l’hypothèse d’un début d’épidémie locale pour l’agence régionale de santé.

Quels symptômes ? 
Les premiers symptômes apparaissent généralement 10 à 14 jours après l’exposition au virus. Ils peuvent se caractériser par une forte fièvre pouvant aller jusqu’à 39-40°c, de la toux, un écoulement au niveau du nez, yeux rouges et larmoyants et plus généralement une fatigue générale. Quelques jours après ces premiers symptômes, une éruption cutanée avec de petites taches rouges peut se former au niveau des oreilles, du front et des joues, avant de descendre sur le reste du corps. Celle-ci dure en moyenne une semaine.

Parmi les 22 enfants contaminés, sept sont âgés de 13 mois ou moins, deux de trois ans et 13 ont entre 6 et 17 ans. À ces contaminations il faut également ajouter celles de trois adultes âgés de 25 à 43 ans. Alors que le dernier décès de la rougeole recensé dans la région Auvergne-Rhône-Alpes remonterait à 2011 et au décès d’une collégienne en Haute-Savoie, l’ARS précise que ces 25 contaminations ont donné lieu à sept hospitalisations, dont celles de "5 enfants de moins de 1 an", qui pour trois d’entre eux souffrait d’une pneumopathie rougeoleuse. Dans le cas d’une contraction de la rougeole "la fréquence des complications est élevée et celle-ci peuvent être grave", insiste Christine Saura, la responsable de santé publique en Auvergne-Rhône-Alpes. 

La vaccination efficace "à 95%"

Surtout les autorités sanitaires locales s'inquiètent d'une propagation plus importante de la maladie. "Cette situation nous préoccupe de par son potentiel d’extension" confie Bruno Morel, quand de son côté Philippe Guetat, le directeur départemental de l’ARS dans le Rhône et de la métropole de Lyon explique que "la diffusion de l’épidémie ne serait s’arrêter aux frontières du département". Dans ce contexte, "l’ARS a agi très vite en mettant en place une information ciblée auprès des professionnels de santé et de l’Éducation nationale", assure Philippe Guetat, qui précise par ailleurs avoir lui-même contacté les maires des communes concernées, pour les sensibiliser à la problématique et aux mesures de prévention à appliquer pour stopper l’épidémie. 

"La vaccination c’est notre socle d’action, sans elle on ne gagnera pas la bataille contre la rougeole"
Bruno Morel, docteur et directeur délégué en charge de la veille et de l’alerte sanitaire au sein de l’ARS
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La première d’entre elles étant "la vaccination", martèle Bruno Morel. "La vaccination c’est notre socle d’action, sans elle on ne gagnera pas la bataille contre la rougeole", précise ce médecin. Surtout qu'à entendre Christine Saure "l’efficacité vaccinale est de l’ordre de 95% et on observe très rarement des formes graves chez ces personnes". Pour autant, à ce stade l’ARS n’envisage pas d’ouvrir des centres de vaccination contre la rougeole, comme cela a pu être le cas pour limiter la propagation du Covid-19. "Notre première idée est de s’appuyer sur l’offre existante de vaccination", explique Bruno Morel. À savoir celle proposée par les médecins traitants et les pharmaciens. 

Un vaccin obligatoire depuis 2018 pour les enfants

Les parents sont donc invités à vérifier le statut vaccinal de leurs enfants et à les faire vacciner si ces derniers ne le sont pas. Pour rappel, le vaccin contre la rougeole nécessite deux doses espacées de 4 mois et est obligatoire pour les enfants depuis 2018. La première dose peut être effectuée dès 12 mois pour les plus petits et la seconde autour de 16 à 18 mois.

Le virus pouvant aussi être contracté par des adultes, comme l’illustrent les trois cas détectés depuis le 22 janvier dans le Rhône chez des personnes majeures, l’ARS invite toutes les personnes nées après 1980 à s’assurer de leur propre vaccination. Celle-ci doit être indiquée dans votre carnet de vaccination sous le nom de vaccin Rouvax, Rudi-Rouvax, ROR, Trimovax, ROR Vas, Priorix et MMR Vax Pro. Selon l’ARS, les personnes nées avant 1980 "ont de très fortes probabilités d’avoir contracté cette maladie et d’être immunisées", car le virus de la rougeole circulait beaucoup avant cette époque.

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