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Parc photovoltaïque sur le lac d’Orient : « L’avis de la population sera pris en compte », affirme le président du Parc

Le nouveau président du PNRFO, Jésus Cervantès, affirme que l’EPTB prendra en compte l’avis de la population tout en affirmant « que l’on aurait tort de laisser le champ libre aux gens qui sont contre par principe ».
Journaliste
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Le projet emblématique qui concerne le PNRFO actuellement est le parc photovoltaïque sur le lac d’Orient à Mesnil-Saint-Père. L’EPTB (établissement public territorial de bassin) Seine Grands Lacs a promis des études qui doivent tomber au printemps.

Certains évoquent un projet très parisien. Où en sommes-nous aujourd’hui ? « Le président (Patrick) Ollier est certainement la première personne que j’ai eue au téléphone quand j’ai été élu, admet Jésus Cervantès. Il s’est empressé de me passer un coup de fil le soir-même. On s’est rencontré assez rapidement et à plusieurs reprises. Il est très clair : le président Ollier ne fera pas ce projet contre l’acceptation sociale. Il s’est fait avoir sur la présentation qu’il a faite. Au moment de l’annonce, il est président de l’EPTB depuis trois semaines, et son directeur de l’époque lui dit : “c’est le moment, balancez ça !”. Il se prend les pieds dans le tapis. Il le reconnaît comme une faute, c’est un mauvais timing. On lui avait vendu que le projet était fait. L’EPTB a une mission extrêmement haute dans la hiérarchie. Le parc photovoltaïque, au pire, ce serait le caillou dans la chaussure. » À ce jour, Jésus Cervantès assure avoir « reçu les porteurs de projet avec toute l’équipe du Parc, et ils sont repartis avec la liste des courses ». Comprenez les points bloquants.

« Ils ne veulent pas l’implanter devant le Belvédère ! »

Comment faire accepter ce projet qui suscite des critiques ? « Il faut que ce projet ait un intérêt pour les humains si on les associe, jusqu’à la finance, avec une entrée au capital. Je suis plutôt libéral, il faut vivre avec son temps. Je ne peux pas entendre des complaintes toute la journée alors que tout le monde veut son autonomie énergétique. J’ai exactement le même regard sur d’autres projets (Villemoyenne, Creney-Villechétif). »

Avec tout de même un impératif : « Il faut que les règles de l’environnement soient respectées. La position du Parc doit être intransigeante sur les études pour que l’on accepte ce projet en connaissance de cause. Il faut prendre un maximum de hauteur et se demander si c’est bon pour nous. Le reste, c’est de la technique, de l’aménagement. Certains disent que ça va dénaturer visuellement le lac ? Mais la zone où il serait implanté n’est pas visitable, ils ne veulent pas l’implanter devant le Belvédère ! On le verrait de la vélovoie ? Et bien on aménage et on impose aux porteurs de projet un parcours pédagogique digne de ce nom. Mais ne nous cachons pas… Que cherche aujourd’hui un agriculteur quand il veut mettre des panneaux photovoltaïques chez lui ? Que cherche une commune quand elle accepte un projet ? Tout le monde cherche sa survie. L’État nous dit tous les jours que la dette est trop grande et qu’il faut qu’on fasse preuve d’agilité… »

« On aurait tort de laisser le champ libre aux gens qui sont contre par principe »

Le parc photovoltaïque pourrait, selon le président du Parc, être aussi une belle opportunité. « Les études que l’on mène aujourd’hui, on est obligé d’aller chercher la bibliographie au Canada, ce sont les seules références. Je serais extrêmement fier que demain, la bibliographie vienne de l’Aube. Même si je ne serais pour, qu’une fois que l’on m’aura prouvé que ce n’est pas néfaste ».

Conclusion : « On aurait tort de laisser le champ libre aux gens qui sont contre par principe. C’est un mal dans notre société. Être contre, c’est l’opportunité de monter en voix, et je cible clairement certains partis politiques. Il faut comprendre aujourd’hui que les lacs que beaucoup souhaitent préserver, et ils ont raison, ne se feraient pas dans le climat actuel. On appellerait ça dans les bassines, et on ne les ferait pas ! Il existe un totalitarisme vert, même s’il a pris une claque avec la guerre en Ukraine. Cela montre que les gros événements internationaux peuvent nous influencer… »

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