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L’Assemblée nationale saisie d’une résolution « condamnant » le massacre du 17 octobre 1961

Le texte a été édulcoré au fil de discussions entre l’Elysée et la députée écologiste des Hauts-de-Seine Sabrina Sebaihi afin de rendre possible son adoption.

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Publié le 27 mars 2024 à 17h50, modifié le 28 mars 2024 à 04h49

Temps de Lecture 4 min.

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Des manifestants algériens arrêtés à Puteaux, à l’ouest de Paris, lors de la manifestation pacifique du 17 octobre 1961.

Prudent et frappé du sceau du consensus, le texte n’est guère révolutionnaire. Son intérêt est ailleurs. Il tient au débat qu’il va soulever dans l’Hémicycle et à ce qu’il révélera de l’état actuel de l’opinion sur la mémoire de la guerre d’Algérie. L’examen, qui doit commencer à l’Assemblée nationale mercredi 27 ou jeudi 28 mars, d’une proposition de résolution visant à la « reconnaissance » et la « condamnation » du « massacre » des Algériens du 17 octobre 1961 à Paris promet de réveiller quelques fantômes autour des « événements d’Algérie », comme l’on disait alors pudiquement.

Ce jour-là, la répression policière d’une manifestation pro-FLN bravant le couvre-feu imposé aux « Français musulmans d’Algérie » avait fait plusieurs dizaines de morts au cœur de la capitale et dans sa périphérie. Nombre de victimes avaient péri noyées dans la Seine.

Ce texte, dont l’initiative revient à la députée Sabrina Sebaihi (Europe Ecologie-Les Verts, Hauts-de-Seine), s’inscrit dans la démarche de réconciliation mémorielle impulsée par Emmanuel Macron en 2021 dans la foulée de la publication du rapport de l’historien Benjamin Stora. Il ouvre une nouvelle étape de ce processus de confrontation aux pages sombres du passé en déplaçant au Parlement un débat jusqu’ici confiné aux allées du pouvoir, aux arènes éditoriales et à quelques cercles militants.

La représentation nationale en avait en effet peu discuté, hormis l’adoption, en novembre 2021, du projet de loi sur la « réparation des préjudices » subis par les harkis. Benjamin Stora avait d’ailleurs longtemps trahi son « amertume » de voir que les responsables politiques en général, et la gauche en particulier, ne s’étaient pas assez emparés de ses recommandations pour pousser les feux de la réconciliation mémorielle avec l’Algérie et les Français d’origine algérienne. « Je vois que le rapport a infusé », se réjouit-il aujourd’hui.

Refus de parler de « crime d’Etat »

L’adoption attendue de la résolution – les groupes Renaissance et MoDem devraient s’associer à la gauche – ne va certes pas bouleverser la doctrine officielle sur l’épisode sanglant du 17 octobre 1961. D’abord, parce qu’il ne s’agit que d’une résolution, soit un simple avis, dénué de force législative. Ensuite, parce que M. Macron a déjà fixé le cadre lors d’une cérémonie en hommage aux victimes tenue le 16 octobre 2021 au pont de Bezons (Hauts-de-Seine). « Les crimes commis cette nuit-là [le 17 octobre 1961] sous l’autorité de Maurice Papon sont inexcusables pour la République », avait alors déclaré le chef de l’Etat.

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