Économie de guerre : des entreprises civiles mobilisées pour prêter main-forte aux industries de la défense ?

Échafaudé lors de la guerre froide, l’appel aux industries civiles est réactivé dans un contexte de potentiel risque de conflit de haute intensité, avec la volonté de mettre en place une « réserve industrielle » sur le modèle de la réserve opérationnelle.

Ces « réservistes civils » pourraient être mis à la disposition des industries de la défense pour accroître la cadence de production en cas de conflit de haute intensité. (Illustration) AFP/Guillaume Souvant
Ces « réservistes civils » pourraient être mis à la disposition des industries de la défense pour accroître la cadence de production en cas de conflit de haute intensité. (Illustration) AFP/Guillaume Souvant

    « Nous n’avons pas besoin des industries civiles pour compléter notre effort », insiste-t-on au ministère des Armées. Pour autant, des discussions confidentielles avec certains grands groupes qui savent produire en masse sont organisées. Celles-ci s’inscrivent dans le cadre d’une réflexion prospective : dans le pire des scénarios, comment des salariés d’industries civiles peuvent-ils prêter main-forte aux industries de défense ? « Nos plans avaient vieilli, ils dataient de la guerre froide, lâche un participant aux échanges. Nous effectuons un travail de réactualisation. »

    La nouvelle loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 elle-même contient des dispositions à ce sujet. Elle acte la mise en place d’une réserve industrielle. « Une idée de notre directeur général, se félicite-t-on chez KNDS. Il avait proposé sa création sur le même format que la réserve opérationnelle. Un boulanger, un mécanicien chez PSA, un soudeur chez Airbus, sur la base du volontariat, viennent toute l’année se former dans une industrie de défense. Si, un jour, nous avons besoin d’eux, ils connaissent l’entreprise, ses process, ils savent déjà faire ! C’est en place, les premiers contrats sont signés. »