Semaine de quatre jours : quel bilan pour cette société du Lauragais un an après sa mise en place ?

À Sainte-Foy-d’Aigrefeuille, l'entreprise Bois Design avait inauguré en avril 2023 la semaine de quatre jours. Un an après, son PDG Gilles Bonzom dresse un bilan de cette mesure.

Un an après la mise en place de la semaine de quatre jours, l'entreprise Bois Design avec son patron Gilles Bonzom fait le bilan.
Un an après la mise en place de la semaine de quatre jours, le patron de l’entreprise Bois Design, Gilles Bonzom, fait le bilan. (©Quentin Toneatti)
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À Sainte-Foy-d’Aigrefeuille, Gilles Bonzom avait inauguré dans son entreprise Bois Design la semaine de quatre jours en avril 2023. Pour y parvenir, lui et ses salariés sont passés de 7 h à 8 h 45 de travail quotidien.

Quasiment un an après la mise en place de ce dispositif, nous sommes aller faire un bilan avec le dirigeant de cette société spécialisée dans les aménagements extérieurs en bois.

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Comment s’y prendre ?

Gilles Bonzom était passé à la semaine de quatre jours à la même période que la réforme des retraites. C’était donc une façon de contrebalancer cette nouvelle qui suscitait des débats. Au-delà de ça, le patron voulait faire un pas en avant sur le plan social : « En calculant le nombre de vendredis par an multiplié par une moyenne de 30 annuités dans le milieu du bâtiment, travailler un jour en moins permettait d’économiser quatre ans. Cela permet par ailleurs de contrer la pénibilité du métier et d’influer sur le bien être du salarié pour qu’il puisse un peu se concentrer sur sa vie personnelle », explique-t-il.

Pour parvenir à atteindre ses objectifs en quatre jours et non plus cinq, Gilles Bonzom mise sur une organisation plus efficiente : « Il y a beaucoup plus de communication entre les collaborateurs. La préparation de nos chantiers est optimisée pour compenser l’absence d’un jour de travail dans la semaine. Pour ne pas perdre le fil on fait attention tous les mois à savoir où l’on en est », précise l’entrepreneur.

Un bilan positif 

Le patron dresse un bilan globalement satisfaisant de ce système, mettant en avant un taux d’absentéisme proche de zéro. Il évoque également « une productivité toujours bonne, avec même une légère croissance du chiffre d’affaires ».

Le fait de travailler un jour de moins comparé aux autres entreprises représente un argument pour le recrutement : « C’est quelque chose que je fais valoir systématiquement. Ça a été décisif sur les trois dernières personnes embauchées », confie Gilles Bonzom.

Un gain de confort

Si la productivité reste la même, c’est aussi dû à la fraîcheur physique des ouvriers remarque Gilles Bonzom. Un avis partagé par Sylvie, agente administrative chez Bois Design : « Avoir trois jour de repos, ça permet aux garçons sur chantier de bien couper physiquement », témoigne-t-elle. Interrogé, elle aussi estime la mesure positive et apprécie pour sa part un confort de vie amélioré.

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L’année dernière Gilles Bonzom parlait « d’un choix un peu égoïste » au moment d’inaugurer la semaine de quatre jours. Il expliquait vouloir disposer de plus de temps pour lui et ses proches. Aujourd’hui, il est ravi de pouvoir travailler ainsi : « C’est que du bonheur, on a tous intérêt à ce que ça marche », indique-t-il.

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Tout n’est pas parfait 

Pour que cette situation se pérennise, tout le monde doit mettre du sien. En septembre dernier, c’est sur cet aspect-là que le dirigeant de Bois Design a fait une piqûre de rappel auprès de ses salariés : « J’ai resserré les vis. J’ai senti de l’acquis chez les salariés, avec une forme de relâchement. C’est un avantage que personne ne veut perdre », informe Gilles Bonzom.

L’entrepreneur a également traversé une période de doute. Depuis la rentrée, Bois Design a connu une importante vague de changement d’effectif : « On a eu pas mal de démissions donc je me suis posé des questions, j’ai douté par rapport à ça. En ayant discuté autour de moi, je ne pense pas que ce soit corrélé à la semaine de quatre jours, c’était d’autres raisons. Ceux qui sont partis étaient de nouveaux salariés, le noyau dur n’a pas bougé. Ils sont très satisfaits de ce jour en moins ,» témoigne-t-il. Force est de constater que si la semaine de quatre jours attire les salariés, elle ne les retient pas pour autant.

Un modèle qui ne convient pas à tous 

Enfin, les personnes externes à l’entreprise ne sont pas toutes ravies du mode de fonctionnement de Bois Design. « C’est aussi compliqué pour les gens d’autres entreprises avec qui on travaille de voir que l’on est n’est pas sur le chantier le vendredi, ils ne comprennent pas. C’est une autre organisation », partage le patron.

Gilles Bonzom ponctue et insiste sur le fait que son mode de fonctionnement ne marcherait pas forcément dans une autre entreprise. Il estime que chaque société a des salariés différents, avec des demandes propres, et ainsi qu’il n’y a pas de recette magique pour instaurer la semaine de quatre jours. Pour Bois Design, c’est donc une avancée positive qui a permis à l’ensemble d’un groupe de gagner en confort de vie, tout en maintenant ses objectifs.

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