Banque Edmond de Rothschild, l’esprit d’entreprise
GESTION D'ACTIFS. Renzo Evangelista, président du directoire d’Edmond de Rothschild France, revient sur les très bons résultats du groupe,de la banque en France et de ce qui fait sa particularité
En 2023, le groupe Edmond de Rothschild a affiché de très belles performances, tant du côté de la banque privée que de la gestion d’actifs, avec une collecte d’un peu plus de 12 milliards d’euros, en hausse de 7,5 % sur un an. Le résultat net a par ailleurs pratiquement doublé en un an. Créé en 1953, le groupe Edmond de Rothschild gère en tout 170 milliards d’euros d’actifs (dont près de 50 en France), emploie 2 500 collaborateurs, dans 29 pays.
Il se positionne comme une « maison de conviction, fondée sur l’idée que la richesse doit servir à construire demain », en proposant des investissements ancrés dans l’économie réelle à une clientèle d’entrepreneurs et d’institutionnels. Son patron pour la France nous détaille sa stratégie et ce qui fait son originalité dans le monde feutré de la haute finance.
Le JDD. Alors que les frontières s’effacent de plus en plus entre vie professionnelle et vie personnelle, peut-on dire que vous rapprochez la banque d’affaires et la banque privée pour offrir tous les services bancaires à vos clients, notamment entrepreneurs ?
Renzo Evangelista. Ce sont deux entités qui sont totalement séparées, mais il est vrai qu’il y a un dialogue qui s’est établi entre la banque privée et la banque d’affaires, à la demande de nos clients. Nous avons comme principe de pouvoir mettre une offre et un accompagnement globaux à la disposition de nos clients. Du côté de la banque d’affaires, nous avons fait d’Edmond de Rothschild Corporate Finance un des leaders du marché, désormais dans le Top 3. Nous sommes incontournables pour des entreprises valorisées entre quelques dizaines de millions d’euros et quelques milliards. Du côté de la banque privée, nous sommes un des acteurs prépondérants, avec notamment une activité de courtage en assurance vie qui est l’une des premières du marché.
Quelles sont vos particularités, par rapport à vos concurrents ?
Notre culture et nos équipes. Nous sommes un groupe 100 % familial et dirigé par une femme, ce qui est assez unique dans le paysage bancaire, et l’esprit entrepreneurial est vraiment dans notre ADN depuis sept générations. Nous ne sommes pas que des banquiers, nous sommes aussi des sportifs, des viticulteurs, des agriculteurs, des philanthropes… Nous sommes aussi la première banque privée totalement numérisée, ce qui nous permet de consacrer toujours plus de temps à la relation client, essentielle dans nos métiers. Nos banquiers ont d’ailleurs un nombre de clients limités, pour leur consacrer tout le temps et toute l’attention nécessaires.
Qu’est-ce qu’un bon banquier, chez vous ?
Nous recherchons évidemment des compétences techniques, une expertise, certes, mais aussi une vraie sensibilité dans la relation client. Un banquier doit comprendre ce qui est important, expliquer, donner les bonnes informations pour mettre son client en situation de choix. Nos banquiers ont également des profils très variés, avec beaucoup de diversité : ils ressemblent à nos clients ou aux enfants de nos clients. Notre actionnaire, Ariane de Rothschild, s’attache avant tout à ce que sont les gens et pas d’où ils viennent. J’en suis le premier exemple, j’ai un parcours complètement atypique, je suis ce qu’on appelle un nomade social. Mon père était artisan maçon, ma mère couturière. Ils n’auraient pas pu être clients de la banque, mais ils avaient l’état d’esprit et l’éducation pour l’être.
« On voit bien que l’argent et la réussite ne sont pas les seules sources de motivation »
Y a-t-il un client type ?
Nous avons une part importante d’entrepreneurs. Est-ce que c’est un profil type pour autant ? Non, puisqu’il y a plusieurs typologies d’entrepreneurs, plusieurs générations, une multitude de secteurs. Mais il est vrai que l’on constate un rajeunissement chez les créateurs d’entreprises, qui commencent plus jeunes et vont plus vite, plus haut. Bien sûr, ici nous ne rencontrons que les gens qui ont réussi. Mais je trouve qu’il y a beaucoup de responsabilité dans la façon dont ils vivent cette réussite et cherchent à réinvestir dans l’économie réelle, à se lancer dans des projets de philanthropie.
On voit bien que l’argent et la réussite ne sont pas les seules sources de motivation. Nous avons d’ailleurs mis en place depuis un an des investissements pour lesquels on redistribue une partie des gains à des associations. Nous avons déjà reversé plusieurs centaines de milliers d’euros à Imagine for Margo, à la Maison des Femmes, à Perce-Neige ou encore à Linkee, qui aide les étudiants en situation de précarité alimentaire.
Pour quelles raisons s’adresse-t-on à vous ?
On nous sollicite beaucoup sur des sujets de développement d’activités professionnelles, de levée de fonds, mais aussi de vente partielle ou totale et de transmission du patrimoine professionnel ou privé. Aujourd’hui, les créateurs d’entreprises ont besoin de se développer plus vite, d’avoir accès à des fonds d’investissement et d’avoir un accompagnement qui les aide à décrypter l’environnement économique qui évolue très vite et à mettre en place les bonnes stratégies de développement et d’investissement. Évidemment, la qualité de service et la performance sont des postulats de départ, mais nos clients cherchent aussi des investissements qui ont du sens et un accompagnement sur la durée.
À partir de quel niveau de patrimoine peut-on venir vous voir ?
En principe, il faut quelques millions d’euros d’actifs, mais nous sommes aussi beaucoup en contact avec des chefs d’entreprise qui ont créé des sociétés dont la valeur n’est pas encore établie, mais pour lesquelles nous sentons un potentiel. Nous allons beaucoup à la rencontre des entrepreneurs et avons pour cela mis en place des outils afin d’identifier les dirigeants et les entreprises auxquels on considère pouvoir apporter un service.
Finalement, vous êtes une banque où vous ne voyez jamais d’argent ?
C’est le paradoxe, oui, mais comme dans beaucoup de banques désormais ! Depuis la fin du chèque, on traite surtout des transactions dématérialisées, mais le sens de la responsabilité reste le même.
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