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Avec le départ de la Fnac sur les Champs-Elysées, l'avenue est partagée entre luxe et besoin de proximité

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La Fnac de l'avenue des Champs-Elysées fermera ses portes à la fin de l'année 2024. Lourdement déficitaire, avec un loyer devenu trop élevé, l'enseigne s'en va, laissant des franciliens dans l'embarras. Certains dénoncent même un manque de commerces de proximité et trop de boutiques de luxe.

La Fnac située sur l'avenue des Champs-Elysées fermera ses portes à la fin de l'année 2024. La Fnac située sur l'avenue des Champs-Elysées fermera ses portes à la fin de l'année 2024.
La Fnac située sur l'avenue des Champs-Elysées fermera ses portes à la fin de l'année 2024. © Radio France - Eloïse Roger

Déficitaire depuis de nombreuses années, le magasin Fnac situé sur l'avenue des Champs-Élysées va fermer ses portes à la fin de l'année 2024. L'établissement est confronté à de multiples difficultés, en particulier "un loyer particulièrement élevé" et "un chiffre d’affaires en baisse, du fait d’une fréquentation du quartier par la clientèle naturelle de l’enseigne en diminution depuis plusieurs années", explique l'enseigne dans son communiqué. Un décision qui ne ravit pas ceux qui travaillent et habitent dans le coin et qui s'inquiètent du manque de commerces de proximité face aux vitrines luxueuses.

Les Champs-Elysées, vitrine inaccessible ?

Camille vient tout juste d'apprendre la fermeture de la Fnac prévue pour la fin de l'année 2024 et pour cette parisienne qui habite une rue perpendiculaire aux Champs-Elysées, c'est une très mauvaise nouvelle "c'est vraiment le genre de commerces dont j'ai besoin en habitant dans le coin, avoir que des marque de luxe ça fait de l'avenue une sorte de vitrine assez inaccessible aux parisiens alors que c'est l'emblème de Paris !"

C'est aussi la surprise et la déconvenue pour Stéphanie qui travaille à côté des Champs-Elysées depuis quatre ans "je m'y rends souvent pour retirer des livres ou acheter des cadeaux pour mes enfants", elle aussi constate qu'"il y a de plus en plus de boutiques de luxe et pas assez de magasins pour faire ses courses alimentaires ou culturelles pour ceux qui ne travaillent pas loin".

Le luxe "un secteur qui marche très bien"

Antoine, lui, est plus modéré. "on a vu un bon de fait vers le luxe mais en même temps les Champs-Elysées àa représente Paris et la France donc je comprends dans un sens". Lui qui travaille depuis plus de dix ans sur l'avenue, il reconnait aussi qu'il faut de plus en plus se tourner vers les rues annexes pour trouver des commerces de proximité.

Pour Alessandro, "c'est une très bonne chose que les Champs-Elysées soient tournés vers le luxe, c'est un secteur qui marche très bien, qui fait vivre de nombreuses personnes, des familles". Le jeune homme travaille depuis cinq ans non loin de là dans le secteur du luxe. Il explique que depuis le Brexit, "beaucoup de personnes qui achetaient à Londres se tournent maintenant vers Paris, il faut que les Champs-Elysées soient encore plus tournés vers ce secteur".

Un loyer exorbitant

Chaque mois, les boutiques de l'avenue voient passer plus d'un million de personnes. Parmi les vitrines, il y a celle de Maël*. Cela fait 30 ans qu'il travaille dans la restauration sur l'avenue. Il le concède, "le loyer a été multiplié par trois" depuis toutes ces années, évoquant 150.000 euros mensuel pour son établissement.

Franck, lui, tient une boutique de bagages dans une galerie des Champs-Elysées depuis 26 ans. Les loyers sont moins chers "sûrement dix fois moins chers", avance-t-il, mais il le concède, "il y a un différentiel entre la rentabilité commerciale et le foncier, même les grands groupes ne restent pas s'ils voient que ça ne marche pas pour eux". Le commerçant explique que sa boutique tient depuis toutes ces années grâce à une clientèle fidèle.

L'avenue "se porte bien"

À ce départ inattendu de la Fnac, le comité des Champs-Elysées évoque "une annonce liée à un secteur en difficulté qui est en train de se réinventer", une annonce "liée à la Fnac elle-même et donc qui concerne moins les Champs-Elysées". Timour Veyri, le délégué général du comité Champs-Elysées assure que l'avenue "se porte bien" ajoutant que 46 nouvelles arrivées ou extensions d'enseignes ont été réalisées et sont en cours depuis deux ans. Les Champs-Elysées se préparent pour les Jeux Olympiques avec, dans le détail, "46% de création de nouvelles boutiques et 54% de transferts ou extensions de boutiques déjà sur place", explique-t-il.

Pour ce qui est de la diversité des commerces sur l'avenue, le délégué général se défend en citant la salle de sport Basicfit, la boulangerie Louise qui vient de s'implanter en septembre dernier "c'est pour celles et ceux qui y travaillent et y vivent tous les jours", argumente-t-il. Un autre chiffre qui témoigne du dynamisme de l'avenue c'est le taux de vacances qui est de 4%  Il défend une avenue qui reste "totalement parisienne" et à la fois "tournée vers l'international" en détaillant les prochaines ouvertures : Salomon, JD Sports, Urban Outfitters Samsung, Delsey, Calvin Klein qui doivent arriver bientôt.

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