C’est quoi exactement l’accord Mercosur ? 5 choses à savoir sur cet accord que Macron propose d’abandonner
Le président français a rappelé, ce mercredi 27 mars 2024, son envie d’abolir l’accord Mercosur pour en construire un nouveau lors d’un Forum économique à Sao Paulo. Mais que contient exactement cet accord ? Explications en 5 points.
- Publié le 28-03-2024 à 15h24
- Mis à jour le 28-03-2024 à 15h27
1. Un traité datant des années 90
C’est en mars 1991 qu’un traité voit le jour et qu’une alliance Mercosur, avec l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay, est créée. D’autres pays d’Amérique centrale sont des partenaires alors que la Bolivie, fin de l’année 2023, est le dernier pays à avoir demandé à rejoindre l’alliance.
Le but initial ? Mettre en place un espace de libre circulation des biens et des services en Amérique latine, élaborer une politique commerciale commune et tout simplement coordonner plusieurs de leurs politiques. Vu comme l’un des 4 plus grands marchés économiques au monde, il représente environ 80 % du PIB total de l’Amérique du Sud.
2. Le plus grand accord commercial signé par l’UE
Après plus d’une vingtaine d’années de négociations, l’Union Européenne (UE) signe, le 28 juin 2019, un accord de libre-échange avec l’alliance du Mercosur. Celui-ci est le plus grand jamais réalisé par l’UE avec près d’un milliard de personnes touchées et surtout 45 milliards d’euros d’importations et d’exportations en tout.
Il était principalement question de supprimer la presque totalité (90 %) des droits de douane pour permettre le libre-échange entre les pays de l’alliance Mercosur et l’UE. Il avait été suspendu peu de temps après l’accord intervenu suite à la mise en lumière des politiques de Jair Bolsonaro, président brésilien de l’époque, par rapport à la déforestation notamment.
3. Un accord critiqué depuis toujours
Depuis juin 2019, moment de la signature, le traité Mercosur fait l’objet de nombreuses critiques émanant de différents gouvernements européens. D’un côté, les opposants mentionnent qu’il s’agit d’un désastre pour la santé avec des échanges incessants ayant lieu la plupart du temps en avion et causant d’importants dommages environnementaux.
+ RELIRE 03/07/2019: L’accord Mercosur flingue nos agriculteursCe n’est pas tout puisqu’il est aussi reproché, entre autre, d’accentuer les exportations de viandes bovines vers l’Europe. Or, les normes ne seraient pas les mêmes dans certains pays d’Amérique du Sud par rapport aux européennes. Mais d’autres pays, comme l’Allemagne par exemple, sont des partisans à la signature du traité.
4. Un sujet en rapport avec l’actualité
Comme souligné dans le point précédent, il s’agit d’un sujet d’actualité car l’exportation de viandes bovines, provenant du continent sud-américain, serait un facteur de concurrence déloyale pour les agriculteurs.
Pourquoi on ne paie pas la viande bovine à son juste prix et quel impact cela pourrait-il avoir dans votre assiette ? (infographies)Ces derniers, qui manifestent en Belgique et en Europe depuis début 2024, ont dès lors demandé la mise en place plusieurs mesures dont le respect des normes mais aussi de clauses miroirs pour que la situation se rétablisse un peu plus en faveur des agriculteurs. Dans cette optique, Gabriel Attal, premier Ministre français, s’est opposé à la signature du traité avant qu’Emmanuel Macron ne l’imite ce mercredi.
5. Une position wallonne affirmée
Chez nous, le gouvernement wallon a exprimé, lors des premières revendications des agriculteurs, son opposition au traité par l’entremise du ministre-président wallon, Elio Di Rupo et du ministre de l’Agriculture Willy Borsus. Une unanimité même qui ne date pas d’hier puisque le gouvernement wallon avait déjà exprimé, en 2020, une opposition très claire par rapport au sujet.
Reste à voir donc si cette prise de position va permettre d’empêcher la mise en application de ce traité. Un traité qui risque encore de faire beaucoup parler de lui dans les prochains jours voire les prochaines semaines.