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Stéphane Rozès : "Les 6 raisons pour lesquelles l’opinion publique n'est pas prête à accepter la guerre avec la Russie"
« Sa dernière émission télévisée marque effectivement une rupture avec ses attitudes antérieures. »
© LUDOVIC MARIN

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Stéphane Rozès : "Les 6 raisons pour lesquelles l’opinion publique n'est pas prête à accepter la guerre avec la Russie"

Entretien

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Le politologue Stéphane Rozès examine les conséquences, dans l'opinion publique, de la nouvelle position diplomatique, plus offensive et belliqueuse, du président de la République.

Stéphane Rozès est politologue, président de Cap, enseignant à Sciences-Po Paris, et auteur de Chaos, essai sur les imaginaires des peuples. Entretiens avec Arnaud Benedetti (Éditions Cerf). Il est l'auteur d'un article d'analyse « Macron, l’Ukraine et la guerre de l'opinion publique » à paraître dans la Revue Politique et Parlementaire.

Marianne : Quelles sont, selon vous, les raisons de la nouvelle attitude, plus belliqueuse et offensive, d'Emmanuel Macron sur le confit russo-ukrainien ?

Stéphane Rozès :Cela marque effectivement une rupture avec ses attitudes antérieures. Son évocation d’une hypothèse d’une intervention au sol de nos soldats et le fait que le soutien de la France à l’Ukraine « qui est à nos portes » ne devrait connaître « aucune limite » dans la mesure où ce qui se passe en Ukraine serait « existentiel pour la France et l’Europe » ont surpris et troublé nos partenaires européens.

Cela résulte de la conjonction de raisons extérieures et intérieures. Les forces ukrainiennes fatiguées et manquant de munitions montrent des signes de faiblesses au moment où la présidentielle américaine laisse augurer une possible victoire de Trump. Ses déclarations laissent augurer un désengagement à l’égard de l’Ukraine et même de l’Otan.

Dans le même temps, notre puissant voisin allemand semble être dans le désarroi stratégique face à cette situation. Le Président Macron doit penser qu’il y a là une opportunité et nécessité pour la France de se distinguer en prenant la tête d’une croisade européenne face à la Russie d’un Poutine conforté.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne