Samedi soir, l'Orangerie du Botanique accueillait une des sensations du moment en la personne de King Krule. D'ailleurs à la base, le kid de 19 printemps à peine devait sévir à la Rotonde, mais celle-ci est vite apparue trop étroite pour une telle pépite. Pourtant, en le voyant débarquer sur scène, on se dit qu'il ne ressemble à... rien. Petit rouquin de maximum 32 kilos tout mouillé. Costard trop grand. Le petit briton tête à claques par excellence. Il ouvre la bouche. Tous les préjugés s'estompent. Le gamin a de la rage. Au départ, il chante quasi faux, mais tape néanmoins chaque fois juste. Sa machoire est serrée, mais ça sort facile.
Forcément ça sonne anglais, presque Libertines sans les manières insupportables de Doherty. Vu l'origine cockney du jeune homme et du trio qui l'entoure, on sent également ça et là les influences jamaïcaines. Ca frôle le reggae par endroits, mais là où il excelle, c'est dans les mélodies lentes et les plages plus calmes. Baby blue. Out getting ribs. The Noose of Jah City. Il éructe sa nonchalance avec classe. Transmet son spleen d'adolescent chétif comme une victoire.
Il ne ressemble à rien, mais quel talent! Un peu comme si on avait mis le pied gauche de Maradona à Nicky Butt. 19 ans et le charisme d'un vieux roublard.