Ce métier recrute : devenez responsable green IT

L’informatique et sa consommation d’énergie. Un vrai sujet dans les entreprises, qui a conduit à l’émergence d’une nouvelle profession : responsable ou consultant green IT. L’objectif consiste à réduire la facture d’électricité et l’empreinte carbone.

illustration. L'informatique promet moins de papier et de pollution, mais les serveurs sont très gourmands en électricité : il est important de connaître et maîtriser son bilan carbone numérique. Getty Images
illustration. L'informatique promet moins de papier et de pollution, mais les serveurs sont très gourmands en électricité : il est important de connaître et maîtriser son bilan carbone numérique. Getty Images

    L’informatique est partout. Tous les métiers y sont confrontés et particulièrement ceux de bureaux. Dans les grandes villes, les centres d’affaires, une question revient sans cesse : comment bénéficier de systèmes d’information et de communication efficaces tout en réduisant sa consommation d’énergie ? La raison est avant tout financière mais permet aussi un geste pour la planète en abaissant son empreinte carbone et en se montrant à la hauteur des enjeux liés au réchauffement climatique.

    Le défi a doucement porté la création d’un nouveau métier : responsable ou consultant green IT (abréviation anglaise pour technologies de l’information). Cette personne joue désormais un rôle capital dans beaucoup de sociétés. Et sa place ne va cesser de grandir avec le développement de l’intelligence artificielle (IA), également très énergivore.

    « Le responsable green IT va venir incarner la fusion de l’expertise technologique et la conscience écologique de son entreprise », lance pour planter le décor Peter Saba, directeur du master en management des systèmes d’information et des data à l’EMLV (École de management Léonard de Vinci à La Défense, Hauts-de-Seine). Codirecteur du groupe de recherche sur les sciences des données, la transformation digitale, les risques et les systèmes complexes au De Vinci Research Center, ce spécialiste œuvre pour une durabilité de l’informatique.

    « Utiliser les meilleurs systèmes en minimisant son empreinte carbone »

    Il veille, lors des déploiements de logiciels et même de matériel à ce que « tout se fasse avec le souci de durabilité en tête. » Bilan, le consultant doit posséder des compétences approfondies en informatique - il faut a minima un master, mais un diplôme d’ingénieur est conseillé - pour avoir une certaine méthodologie et surtout une bonne compréhension des impacts des TIC (techniques de l’information et de la communication).



    Bilan, ce sont souvent des écoles d’ingénieurs qui forment à ce métier grâce à des modules spécifiques lors du cycle d’études. « La technologie est très gourmande en énergie, poursuit l’enseignant. L’IA l’est encore davantage pour réaliser tous les calculs. Aujourd’hui, l’équation à résoudre c’est comment utiliser les meilleurs systèmes pour son entreprise tout en minimisant son empreinte carbone. Parfois, c’est compliqué car les serveurs, pour bien fonctionner, ont besoin de climatisation. Cela engendre une double consommation. » Résultat, le consultant devra bien étudier tout ce qui est en place et pourquoi pas proposer des solutions d’alimentation avec de l’énergie renouvelable ou des data centers externes le proposant.

    Autre point important, il va participer à la création des différents logiciels internes en ayant encore et toujours en tête cette fameuse réduction du CO2. Il pourra aussi avoir son mot à dire lors du renouvellement du matériel informatique pour choisir des éléments durables ou à base de produits recyclés.

    Optimiser la consommation d’énergie

    Une réalité qu’appréhende déjà au quotidien Wassim Serradj, chef de projets senior smart building chez JLL, un spécialiste des immeubles de bureaux. « Mon rôle consiste à proposer des solutions digitales pour les enjeux environnementaux, glisse le jeune Parisien. Pour cela, la gestion technique des bâtiments (GTB) est fondamentale. On peut tout paramétrer pour optimiser la consommation d’énergie. Grâce à une analyse de l’immeuble, aux données récupérées et à l’étude de la météo, on peut par exemple déclencher le chauffage au bon moment. Cela évite qu’il ne tourne à pleine puissance une fois que les températures baissent, ou permet de le régler en fonction du coût de l’énergie pour avoir une optimisation tarifaire. »

    Pour commencer votre carrière, comptez entre 2 600 et 3 500 euros brut par mois. Un salaire dans la lignée de ceux proposés à la sortie des écoles d’ingénieurs. Mais en plus, vous aurez la satisfaction d’apporter votre contribution à un avenir meilleur pour la planète tout en évoluant dans l’univers de la technologie.



    Pierre Pomiers possède la triple casquette d’ingénieur - il est diplômé de l’ESIEA (École supérieure d’informatique électronique automatique à Paris) -, de docteur en robotique mais aussi de cofondateur et président de Notox à Anglet (Pyrénées-Atlantiques), une société qui fabrique… des planches de surf écoresponsables.

    « Une planche traditionnelle de 3 kg, c’est 6 kg de déchets industriels dangereux. Dès le départ, notre but a donc été de réfléchir à un cercle plus vertueux, note cet amoureux des grosses vagues. Aujourd’hui, nous utilisons du liège ou encore du carbone upcyclé qui vient de chez Airbus, à Nantes, et était destiné à l’enfouissement. L’écoconception n’enlève rien à la performance. La preuve, nous soutenons Clément Roseyro qui surfe à Nazaré (Portugal) avec nos planches. Avoir une démarche environnementale est capital dans tous les domaines, et le green IT y contribue à tous les stades de réflexion. »

    À VOUS DE JOUER

    Un site : www.onisep.fr Un livre : « Green IT - Les clés pour des projets informatiques plus responsables » par Margerie Guilliot, Raphaël Lemaire et Sylvain Revereault, Éditions Eni, 300 pages, 35 euros.

    IL RECRUTE Nous embauchons plusieurs personnes »

    Entreprise de l’édition de logiciels, le groupe Sopra Steria est en permanence à la recherche de consultants green IT pour répondre aux demandes de leurs clients. Philippe Gouelleu, Directeur du numérique responsable nous explique sa recherche pour des postes à Courbevoie notamment (Hauts-de-Seine).

    PROFILS. « Nous recherchons des talents ayant une solide culture technologique, une bonne connaissance des défis climatiques et une excellente compréhension des enjeux environnementaux et sociaux autour du numérique. Ils élaborent des stratégies avec nos clients, animent des initiatives au sein de l’entreprise, mettent en place des plans d’action et pilotent des projets mobilisant un grand nombre d’acteurs. Nous avons également besoin d’expertises plus ciblées, telles que la maîtrise des infrastructures, la gestion durable du parc informatique, l’écoconception et l’accessibilité, pour rejoindre notre équipe dédiée à la réduction de l’impact de l’IT de nos clients. »

    RÉMUNÉRATION. « Le salaire sera situé entre 50 000 et 70 000 euros bruts annuel en moyenne, avec une évolution salariale pour les profils de direction. »

    ÉVOLUTIONS. « Au sein du Groupe Sopra Steria, nous proposons à nos collaborateurs une construction de carrière aux côtés d’acteurs déjà expérimentés et sur des missions avec un impact fort sur la société. À ce titre, les possibilités d’évolution sont nombreuses et permettent de se construire un parcours à la hauteur des ambitions du collaborateur. Au fur et à mesure de leur montée en compétences, les collaborateurs vont être amenés à prendre en charge des missions de plus en plus complexes et critiques. Au sein de nos centres d’excellence, les collaborateurs ont l’opportunité d’intervenir sur différents secteurs d’activité (industrie, banque, aéronautique, etc.). »

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    EM Normandie
    Logistique / Transport
    Clichy
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    Commerce / Gestion / Management
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    Marketing / Communication
    Courbevoie