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Teddy Lussi-Modeste, réalisateur de "Pas de vagues" : "Mon film n'est pas anti-MeToo"
François Civil campe un professeur accusé à tort de harcèlement sexuel.
Kazak Productions - Frakas Productions France 3 Cinema 2023

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Teddy Lussi-Modeste, réalisateur de "Pas de vagues" : "Mon film n'est pas anti-MeToo"

Entretien

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Malaise des profs, déclin de l’école, justice à l’heure de #MeToo… Tous ces sujets d’actualité hantent l'excellent film « Pas de vagues » qui sort au cinéma ce 28 mars. Son réalisateur Teddy Lussi-Modeste répond à nos questions.

Dans Pas de vagues, François Civil campe un professeur de français dans un collège difficile, accusé à tort de harcèlement sexuel par une élève. À la diffusion de la bande-annonce sur les réseaux sociaux, extrême droite d’un côté, féministes de l’autre avaient trouvé une « bonne » raison de se méfier du film. Les premiers craignant une soupe politiquement correcte, les secondes un film anti-libération de la parole. Il n’en est rien. Le cinéaste s’explique sur ses choix pour Marianne.

Marianne : Né dans la communauté des gens du voyage, prof de français, cinéaste… Avant de parler du film, parlons de votre parcours singulier.

Teddy Lussi-Modeste :Je suis effectivement issu de la communauté des gens du voyage. Côté maternel, les membres de ma famille vivaient dans une cité, côté paternel, dans des caravanes. Ensuite, il y a eu deux moments charnières dans mon parcours. À la fin du CM2, mon père voulait que j’arrête l’école pour pouvoir le rejoindre sur les marchés. J’ai dû batailler pour aller au collège mais j’ai été aidé par un prêtre qui s’occupait des Gitans de la région et par mon grand-père qui était un homme ouvert (comme il luttait pour défendre les droits des gens du voyage, il était amené à fréquenter le monde extérieur).

Généralement, les parents de la communauté des gens du voyage ont peur que leurs enfants deviennent des Gadjié, c’est-à-dire des non-gitans, en allant à l’école. C’est un peu ce que je suis devenu : je suis sorti de ma communauté même si au fond de mon cœur, je sais que je suis gitan.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne