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Saint-Denis : Places nettes pour problèmes troubles

Saint-Denis. La maire Éricka Bareigts et le préfet Jérôme Filippini ont affirmé, hier, leur volonté commune de serrer la vis autour du phénomène de bandes qui s’est amplifié ces dernières semaines dans les rues de la ville-préfecture. Des événements “violents” aux conséquences “inacceptables” mais aux causes encore incertaines.


Auteur de l'article : Saint-Denis : Places nettes pour problèmes troubles
Rédigé par Clicanoo

Après l’opération “Kärcher” du ministre Nicolas Sarkozy en 2005 et l’opération “Place nette XXL” vantée en grande pompe ce mardi par le président Macron du côté de Marseille - pour lancer un plan antidrogue d’une ampleur “sans précédent” - par quelle formule les élus péi et les autorités vont-elles répondre au phénomène de bandes qui pointe le bout de son nez ? Si les termes sont certainement trop forts et inadaptés pour être employés à La Réunion, ces derniers semblent bien décidés à mettre fin à ces faits de violences qui ont émergé dans certains quartiers de Saint-Denis, ces dernières semaines. 

Il y une quinzaine de jours encore, un jeune homme essuyait plusieurs coups de sabre en plein quartier du Chaudron, après une rixe entre plusieurs “jeunes individus”. Sans parler des nombreuses vidéos en marge de cette “agression” et qui continuent d’alimenter les réseaux depuis. C’est au cours d’un Conseil local et conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD), organisé ce vendredi avec différents acteurs du territoire autour de ces phénomènes, que la question a été évoquée et surtout travaillée.

Lucidité totale” 

Une “lucidité totale” et un “recul nécessaire” ont d’emblée été évoqués, respectivement par l’édile de Saint-Denis et le représentant de l’État à La Réunion. Preuve que le front est bien commun. “Il faut veiller au respect de l’autorité, des règles et de l’espace public, a affirmé Éricka Bareigts. Appuyée par Jérôme Filippini : “Nous avons décidé de nous unir pour agir contre les regroupements et les combats de rue.” De concert enfin : “Il faut y mettre fin, pour la sécurité des habitants de Saint-Denis. C’est un travail avec des mesures spécifiques.” 

Justement, pour cibler et agir, il faut d'abord comprendre. “La première étape est d’affirmer que beaucoup des ces personnes sont des enfants. Qui sont-ils ? Où sont-ils ?, a avancé Éricka Bareigts. Pour cette raison, l'axe de prévention autour de l’accompagnement des enfants et de leur familles va être renforcé par la Ville. À ce sujet, la maire de Saint-Denis a également rappelé le “bon travail” réalisé avec les différents partenaires, à savoir la Caf, le rectorat ou encore les associations. Concrètement, l’édile compte multiplier le nombre de médiateurs, au nombre de 97 actuellement rien que sur Saint-Denis. Une vingtaine de plus serait espérée.

Réponse sécuritaire renforcée

Une chose est certaine, "il faut agir vite et tout de suite". “Les tensions sont confirmées et les violences sont inacceptables", a martelé Jérôme Filippini. Pour cette raison, le préfet promet une “réponse sécuritaire renforcée”. “Il faut une mobilisation encore plus poussée et appuyée.”  En clair, la police nationale va donc être amenée à multiplier les “présences de veilles” et les “présences en réaction” face à ces phénomènes de bandes. Il va de soi que ces opérations seront coordonnées entre la police et la justice. De nombreuses Interpellations et des condamnations ont d'ailleurs déjà eu lieu.

Vers une place vraiment nette  

Parmi les instruments qui ont fait leurs preuves, les places nettes - le terme qui revient dans l'actualité cette semaine - ont visiblement confirmé une partie des attentes placées en elles. Leur bon fonctionnement à La Réunion a été établi. Un “instrument remarquable”, selon les dires du représentant de l’État, utilisé une quinzaine de fois depuis le début de l’année. “Elles ont permis de lutter contre des trafics de drogue et de marquer le coup à des endroits où ils étaient installés, a-t-il détaillé. Cela permet de montrer que la place appartient à la loi.” Avant de préciser : “L’idée est de développer ces instruments pour les phénomènes de bandes et de rue.” XXL ou pas - le format a beau avoir été évoqué avec légèreté - les réponses sont annoncées “efficaces” et “opérationnelles”.

De son côté, la police a également assuré que des enquêtes étaient toujours en cours. “Avec le travail déjà réalisé, nous avons rapidement compris que ces phénomènes étaient l’œuvre de personnes connues des services de police, qui sont des délinquants, qui se sont affrontés et qui continuent de le faire”, a reconnu une source policière. Mais les raisons exactes resteraient encore “à déterminer”. Parmi ces individus, plusieurs d’entre eux seraient notamment connus pour des affaires de stupéfiants. Par ailleurs et à l’heure actuelle, aucun lien n’est établi entre ce qui pourrait se passer dans d’autres quartiers de l’île en proie à des problématiques identiques. Des places nettes mais un seul “trouble” à la fois.

Lény-Huayna Tible
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