Son horizon semble clair. Le maire du Havre et ex-Premier ministre, Édouard Philippe fait de moins en moins mystère de son ambition d’être candidat à la présidentielle de 2027. Face à des jeunes à Nouméa et au micro d’une radio locale, jeudi 21 mars 2024, il a redit « se préparer » à succéder à Emmanuel Macron.
« Je ne suis pas candidat, je me prépare »
Quand on lui pose la question, le Normand répond plus « p’têt ben qu’oui » que « p’têt ben qu’non ! ». Au micro de la Radio Rythme Bleu, en marge de son tour des territoires d’Outre-Mer, il confie réfléchir « à une façon de proposer un certain nombre d’éléments aux Français ». Dans un livre (lui qui aime tant écrire) aux airs de programme ?
Face à des jeunes de Nouméa, il a, selon le Figaro, affirmé que « pour être candidat il faut se préparer ». Une préparation qu’il a déjà évoquée en Mayenne en février dernier. « Non, je ne suis pas candidat, je me prépare. »
Une conseillère du pas-tout-à-fait-candidat fait le contre-feu. « Il dit lors de toutes ses interviews qu’il se prépare. Rien de nouveau là-dedans. […] Mais à aucun moment il n’a annoncé sa candidature comme l’écrit puis le supprime le community manager du Figaro. » Et de dire que, si annonce il devait y avoir, « ce ne serait pas dans une réunion hors presse ».
Une candidature à la présidentielle qui avance à tâtons
Plus tôt, en décembre dernier, il préparait déjà le terrain sur le plateau de Quotidien. « Quand on aime son pays et qu’on pense qu’on peut essayer de trouver des solutions à certains de ces problèmes, en ayant l’humilité de savoir que c’est difficile et qu’on ne va pas trouver des solutions à tous les problèmes, on aurait tort de se priver, donc c’est ce que j’essaie de faire. J’essaie de réfléchir. […] Ce serait même criminel de ne pas être prêt. »
Depuis plusieurs mois, Édouard Philippe affiche plus clairement ses ambitions. Toutefois, en bon Normand, il tempère. Il ne faudrait pas mettre la charrue avant les bœufs, ne pas contrarier les alliés macronistes de son parti Horizons, ou bien prendre le risque de s’effondrer emporté par un candidat plus en vogue ou au gré d’un remous de l’actualité politique. On a en effet vu des candidatures prématurées vite avortées, et en bon disciple d’Alain Juppé, il sait que rien n’est joué.
Toujours est-il que celui qui n’est « que » maire du Havre multiplie les déplacements en région et en outre-mer. Une façon de se reconnecter avec les Français et de faire grimper sa popularité au plus haut. Il est, selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting, considéré (par 49% des sondés) comme le meilleur candidat pour la majorité, devant Gabriel Attal, actuel locataire de Matignon.
La rumeur du Conseil constitutionnel
Selon une indiscrétion de nos confrères du Point, Édouard Philippe aurait pu se voir proposer un autre poste prestigieux. Emmanuel Macron aurait en effet suggéré le nom de son ancien Premier ministre pour prendre la présidence du Conseil constitutionnel, actuellement occupée par autre ancien Premier ministre normand, à savoir Laurent Fabius.
Le président souhaitait ainsi mettre un « homme fort » à la tête de la vénérable institution, en cas de victoire du RN en 2027.
Une idée qui n'aurait pas été du tout du goût du Havrais...
En attendant, des épisodes de la série Dans l’ombre, adaptée de son roman, ont été diffusés lors du festival Séries Mania à Lille. Un thriller qui se déroule dans les coulisses… d’une campagne présidentielle.
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