Uniforme à l'école : pourquoi Aubervilliers, d'abord candidate à l'expérimentation, fait-elle marche arrière ?

Le conseil des maîtres et maîtresses d'Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, a récemment voté contre l'expérimentation de l'uniforme à l'école. Les raisons de cette marche arrière.

Le conseil des maîtres et maîtresses a voté contre l'expérimentation de l'uniforme à l'école à Aubervilliers.
Le conseil des maîtres et maîtresses a voté contre l’expérimentation de l’uniforme à l’école à Aubervilliers, en raison, notamment, du coût supplémentaire engendré par la mesure. (©Illustration Adobe Stock)
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Dès l’annonce de l’expérimentation, Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) s’était portée candidate pour tester dans deux de ses écoles le port de l’uniforme. Quelques mois plus tard, et après un vote contre son application lors du conseil des maîtres et maîtresses de la commune mercredi 13 mars 2024, la mesure est mise en suspens. 

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« L’uniforme n’abolit pas les inégalités, il les camoufle »

Mesure symbolique vouée à devenir l’étendard du « réarmement civique » voulu par Emmanuel Macron, la généralisation de l’uniforme à l’école devrait être expérimentée dès 2024 dans une centaine d’établissements. 

Parmi ces derniers, figuraient les écoles Varlin et Vallès d’Aubervilliers. « Les collègues ont appris que leurs établissements étaient concernés par voie de presse alors que les discussions étaient encore en cours », regrette Hélène Careil, représentante du syndicat Sud Éducation 93. 

Soumis au vote du conseil des maîtres et maîtresses, la mesure a été retoquée. « La mairie et l’inspectrice ont tenté de faire de la pédagogie pour convaincre les équipes, mais, outre notre opposition idéologique, la dépense supplémentaire qu’engendrait la mise en place des uniformes alors que les budgets sont déjà largement insuffisants pour une scolarité convenable nous paraissait aberrante », livre l’enseignante. 

Selon les syndicats, la municipalité comptait investir 100 euros par élève pour ces uniformes, soit 45 000 euros pour l’année 2024-2025. « Actuellement, la ville dépense 37 euros par élève pour les fournitures scolaires et c’est insuffisant », déplore Hélène Careil. 

« L’uniforme n’abolit pas les inégalités, il les camoufle. Nous, ce qu’on demande, ce sont des diagnostics et des travaux pour le désamiantage de certains établissements, l’achat de matériel pour les élèves et le recrutement d’AESH notamment », poursuit-elle, égrainant les revendications portées par les syndicats depuis plusieurs semaines, et qui réclament un plan d’urgence pour l’éducation en Seine-Saint-Denis

« Imposer cette mesure serait inapproprié » 

De son côté, la maire UDI d’Aubervilliers, Karine Franclet, indique auprès d’actu Paris qu’elle « prend acte du refus des enseignants des écoles Varlin et Vallès concernant l’expérimentation de l’uniforme » et qu' »imposer cette mesure sans [le soutien des enseignants] serait inapproprié ». 

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Si l’édile voit cette démarche comme « particulièrement pertinente pour la Seine-Saint-Denis, en particulier pour Aubervilliers, car elle vise à créer un environnement propice à l’apprentissage tout en allégeant le fardeau financier des familles », elle ne compte pas l’imposer aux établissements scolaires.

Ainsi, une demande a été faite aux autres écoles pour lancer l’expérimentation, mais elle ne sera pas appliquée si aucune ne se porte candidate. 

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