Tradition

Quelle place pour les femmes dans les fêtes des classes à Tarare ?

Quelle place pour les femmes dans les fêtes des classes à Tarare ?
Les jeunes générations de conscrits n’hésitent pas à intégrer la gent féminine. © Photo d’archives Cécile Tasoniero
L’épineux sujet de l’intégration des femmes à chaque classe, encore refusée par des conscrits des anciennes générations, a été abordé au cours d'une réunion organisée mercredi 20 mars.

La question de l’incorporation des femmes à chaque classe est très sensible et selon Jean-Marie Porte, à l’initiative de ce rassemblement avec Youssef Mersel et Luc Giroud, elle ne devrait plus être débattue en 2024, même s’il respecte la position de ses aînés et de tout un chacun.

Si ce refus peut parfois être motivé par des raisons historiques, Patrick Guzukian, septuagénaire de la classe en 4, dont la décade s’est opposée à la participation de la gent féminine au sein des 70 ans, avance exclusivement des motifs d’ordre financier et organisationnel.

Comment faire perdurer la tradition de la fête des classes à Tarare ?

« Nous cotisons depuis dix ans. Si nous avions décidé d’intégrer les femmes récemment, ça leur aurait fait une certaine somme et ça aurait pu faire grincer quelques dents. La fête des classes représente un certain coût pour permettre de passer une bonne journée, de manger dans un restaurant un peu gastronomique avec nos épouses », annonce le classard, qui défilera avec neuf conscrits le 5 mai prochain.

Parlant de ce sujet en son nom, il n’aurait pas été farouchement contre l’arrivée de femmes dans sa décade neuf années plus tôt, soit juste après la fête des classes de 2014.

« Ça aurait fait plus de monde au défilé cette année. Je n’ai pas d’animosité envers les femmes, ni aucune misogynie ».

Patrick Guzukian (70 ans des classes en 4 à Tarare)

Le Tararien de naissance n’a d’ailleurs rien à redire par rapport à l’intégration des femmes dans les décades paradant dans les villages, ni parmi les jeunes générations tarariennes. « Dans les villages, tout le monde se fréquente, ce qui n’est pas forcément le cas à Tarare et je ne côtoie par exemple pas beaucoup ou pas du tout mes conscrites. C’est le problème », insiste M. Guzukian.

La création d'un comité interclasses en réflexion à Tarare

L’homme de 70 ans voit d’un bon œil l’intégration des femmes au sein des jeunes générations pour apporter un esprit encore plus festif à cet événement. « J’ai même su que la classe en 5 souhaitait incorporer les 18 et les 19 ans. Je trouve que c’est une bonne chose, qu’il faut rester ouvert à toutes les idées », pense le septuagénaire, ne manquant pas de préciser que sa décade organisera prochainement une petite soirée privée à laquelle les conscrites seront conviées.

Maxence Perret

Des jeunes prêts à prendre le relais pour les fêtes des classes à Tarare ?


COMMENTEZ CET ARTICLE

Soyez le premier à commenter cet article