Situé aux confins de l’Oust morbihannais, le petit port de Rohan compte 40 places, dont huit occupées à l’année. Un petit port fluvial qui est le premier de Bretagne (qui en compte 56) - « et même de France », souligne David Moy, directeur des Canaux de Bretagne (*) – à décrocher le label « Port propre ».
Récupérer les huiles usagées et les eaux noires
Une certification qui repose sur plusieurs actions, en cours de déploiement dans le port rohannais : la récupération des déchets, la prévention des pollutions et la protection de la biodiversité. Un local dédié et spécialement équipé a été installé pour récupérer les huiles usagées « et ainsi éviter des écoulements intempestifs », explique David Moy. Des bornes de récupération des eaux usées ont été installées, qui « fonctionnent exactement comme celles pour les camping-cars. On incite les usagers du port à équiper leur bateau de cuves pour les eaux noires et à utiliser ces bornes pour vidanger » plutôt que tout aille dans l’eau du port.
Arbres, nichoirs et récifs
En matière de biodiversité, un recensement des espèces animales et végétales du site a été fait. Des arbres ont été plantés en bordure des quais, qui amèneront ombre et assureront refuge aux animaux. Seront également installés deux nichoirs à chauve-souris sur la capitainerie ainsi que des hôtels à insectes et des nichoirs à oiseaux. « Dans l’eau, nous allons créer des récifs artificiels en immergeant des branches qui serviront de support pour la ponte et de refuge pour les jeunes poissons », ajoute Samuel Fauchon, technicien aménagement environnement de Canaux de Bretagne.
Eau et électricité désormais payantes
Le port a aussi été équipé de bornes pour la délivrance d’eau et d’électricité, désormais payantes. Ce qui ne convient pas à tous. Certains propriétaires de péniche, habitant le port à l’année, s’en sont émus lors de la réunion d’information des usagers du port qui se déroulait à la capitainerie mercredi 27 mars 2024. « Payer, c’est normal, mais pas à ce tarif-là », s’insurge notamment Nicolas Cocherel. « C’est trois à quatre fois le tarif normal du kWh et du mètre cube », assure-t-il. Faux, répond la Région Bretagne : « Les prix pratiqués sont ceux du marché », majorés de l’amortissement des installations.
(*) Service de la Région Bretagne, Canaux de Bretagne gère et entretien les quelque 500 km de voies navigables et port fluviaux bretons