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Au tribunal, face-à-face entre jeune et vieille garde militante de la Mairie de Paris

L’ancien adjoint à la culture Christophe Girard poursuit en diffamation et pour injure Alice Coffin, Raphaëlle Rémy-Leleu et quatre autres activistes féministes qui avaient demandé sa démission lors de l’affaire Matzneff. Ils se sont retrouvés jeudi et vendredi devant la 17ᵉ chambre.

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Publié le 16 mars 2024 à 06h00, modifié le 21 mars 2024 à 17h05

Temps de Lecture 7 min.

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Lors d’un rassemblement à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination des violences sexuelles et sexistes faites aux femmes, place Saint-Michel, à Paris, le 25 novembre 2020.

« Mairie de Paris, bienvenue à Pedoland », « Pas d’adjoint à la culture du viol », « … soutien d’un pédocriminel notoire », « Girard à la culture ? HLM, prix, pensions, honneur pour les pédos »

Pour avoir publié ou republié en juillet 2020 sur Twitter (devenu X), dans la foulée de l’affaire Matzneff, de tels propos, ou des photos de banderoles mettant en cause Christophe Girard, alors adjoint à la culture d’Anne Hidalgo, deux élues écologistes du Conseil de Paris, Alice Coffin et Raphaëlle Rémy-Leleu, l’ancienne présidente de l’association Osez le féminisme !, Céline Piques, la psychologue Alix Béranger, membre du collectif La Barbe, le militant Europe Ecologie-Les Verts et LGBTQIA Morgan Jasienski et la journaliste Coline Clavaud-Mégevand étaient poursuivis par Christophe Girard, jeudi 14 et vendredi 15 mars, devant la 17e chambre correctionnelle du tribunal de justice de Paris. Motif : diffamation ou injure sur un citoyen chargé d’un mandat public.

L’affaire se joue en cette année 2020 qui – comme le rappelait Alix Béranger à la cour – fut « chargée ». En janvier paraissait Le Consentement (Grasset), de Vanessa Springora. En février, Adèle Haenel et Céline Sciamma quittaient les Césars en criant « La honte ! La honte ! » pour dénoncer l’attribution du prix du meilleur réalisateur à Roman Polanski. En mars arrivaient les élections municipales.

A Paris, les élus de gauche encouragent cette jeune garde de militantes qui se sent pousser des ailes à entrer en politique. Alice Coffin et Raphaëlle Rémy-Leleu sont ainsi élues au Conseil sous la bannière écologiste. Au même moment, l’affaire Matzneff agite les rédactions. On découvre que l’écrivain, ouvertement pédophile, a un art consommé pour se faire adopter du gotha littéraire et mondain. Il n’aime d’ailleurs rien tant que le raconter. Parmi ses protecteurs – que des journalistes de Mediapart et de l’édition française du New York Times disent débusquer –, Christophe Girard.

Lire l’enquête (2020) | Article réservé à nos abonnés Prescription, déni, complaisance… Matzneff, une affaire toujours en souffrance

Crise ouverte

Longtemps commercial chez Yves Saint Laurent, puis secrétaire particulier de Pierre Bergé (ancien actionnaire à titre individuel du Monde, mort en 2017), qui lui donnera le goût des arts et des artistes, Christophe Girard est élu en 2001, dans la roue de Bertrand Delanoë, à la Mairie de Paris. Homosexuel revendiqué, fidèle en amitié, à tu et à toi avec le Tout-Paris, l’homme est un puissant adjoint à la culture. Le voici montré du doigt.

Gabriel Matzneff ne lui a-t-il pas dédicacé un de ses livres, La Prunelle de mes yeux (Gallimard, 1993) ? Ne l’appelle-t-il pas « Carissimo » dans certains passages de ses livres où il reprend des e-mails que l’édile lui aurait écrits ? Christophe Girard, expliquent les journalistes, serait celui qui a fourni à l’écrivain la chambre d’hôtel où Vanessa Springora raconte qu’elle accompagnait Matzneff alors qu’elle n’avait que 14 ans.

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