A tout juste cinquante ans, Laurent Gaudé aime toujours surprendre. Véritable touche à tout, l'écrivain n'a de cesse que d'explorer toutes les formes d'écriture.
Dans la vingtaine, c'est surtout au théâtre qu'il consacre ses mots. Au début des années 2000, il s'essaye au roman avec les succès que l'on connait. Son deuxième roman La Mort du roi Tsongor remporte le prix des libraires et le Goncourt des lycéens et son troisième Le soleil des Scorta, se voit couronné par LE Goncourt en 2004.
Cependant, c'est avec son roman suivant Eldorado sur des immigrés arrivant à Lampedusa que Gaudé acquiert le statut d'écrivain engagé. En 2005, les médias commençaient à beaucoup parler de l'immigration mais de manière courte et formelle. Un ton journalistique qui manque d'empathie et de développement selon l'écrivain qui décide alors de s'emparer de ce sujet et d'y consacrer un livre :
J’ai commencé à creuser, à lire sur le sujet, découper des articles… J’ai trouvé cela passionnant, parce que cette problématique est un carrefour de multiples thèmes : l’identité, le sentiment d’appartenance, les voyages, les rencontres, l’attachement à un pays, le désir – quand on parle de départ, on parle forcément de désir –, la violence, la déchirure… Et depuis l’écriture de mon roman, ce thème ne me quitte plus. Comme je n’allais pas réécrire Eldorado, je voulais agir autrement !
Il écrit alors à Amnesty International pour leur dire qu'il est disponible sur certains sujets comme les réfugiés ou Guantanamo. Laurent Gaudé a ensuite participé à plusieurs campagnes notamment une visant à lutter contre la torture en 2014.