Justice 149 kilos d’herbe de cannabis saisis sur l’aire du Jura

Parce qu’il a quasiment reconnu tous les faits, le chauffeur lituanien n’écope que d’une année de prison ferme.
De notre correspondant(e) Michel Ravet - 12 mars 2024 à 06:00 - Temps de lecture :
Les 149 kilos d’herbe étaient conditionnés dans 126 sachets.  Photo Douane
Les 149 kilos d’herbe étaient conditionnés dans 126 sachets.  Photo Douane

C’est une stratégie de défense différente de ce que l’on a coutume d’entendre au tribunal correctionnel de Lons-le-Saunier. Lundi, ce citoyen lituanien de 49 ans, comparaissait pour une affaire de transport de stupéfiants.

Sous le faux plancher de la remorque

Il avait été interpellé le 6 mars dernier, sur l’aire du Jura à Arlay, par les douaniers à bord de son ensemble routier qui faisait le trajet entre l’Espagne et l’Allemagne, transportant officiellement des marchandises métalliques.
Sous le faux plancher de la remorque, les douaniers avaient alors découvert quelque 126 sachets contenant au total 149 kilos d’herbe de cannabis. Très classique jusque-là… Mais alors que généralement, à ce stade, tous les chauffeurs interpellés nient ou disent ne pas savoir ce qu’ils transportaient, le chauffeur lituanien a choisi une option diamétralement opposée. Lors de ses auditions, il a quasiment tout reconnu.

Oui, il avait assisté au chargement. Oui, il savait ce qu’il transportait. Oui, ce n’était pas le premier voyage qu’il faisait entre Espagne et Allemagne depuis le début de l’année. Oui, il connaissait l’adresse de livraison outre-Rhin.

Ces transports lui avaient permis de récolter 5 000 euros jusque-là. Et cet argent, il en avait besoin pour payer une prothèse à son «  vieux père  » vivant en Lituanie. Mais aussi pour régler des dettes consécutives à son divorce, et dont les intérêts de retard augmentaient plus vite que sa capacité de remboursement. Alors, le jour où, en Espagne, deux individus lui ont proposé cet argent pour ce genre de transport, il n’a pas eu d’états d’âme et a accepté le «  deal  ».

L'accusé regrette mais ne donne pas de noms

À la barre du tribunal, il n’a pas toutefois pas souhaité donner leurs noms. Par peur de représailles sur sa famille. Mais, par la voix de son interprète, il a fait savoir qu'«  il regrettait ». Avec une dose de sincérité et une bonne foi à laquelle le Ministère public n’a pas été insensible : deux ans de prison, dont une partie avec sursis, ont été requis. Réquisition suivie par le tribunal qui condamnera Vaidotas Durstinas à deux ans de prison dont une année assortie d’un sursis simple. Il est maintenu en détention et le sol français lui sera ensuite interdit pendant cinq ans. Ceci complété par une amende douanière qui, dans son cas, s’élèvera à 670 000 euros.

Selon notre charte éditoriale, l’identité des prévenus est révélée pour des peines d’au moins un an de prison ferme avec mandat de dépôt, ou deux ans de prison ferme sans mandat de dépôt.

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