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Maurice El Médioni, figure de la musique arabo-andalouse, est mort

Ce pianiste est considéré comme l’inventeur du « pianoriental », cocktail musical hybride, entre touches arabo-andalouses, swing et rythmes latinos.

Le Monde avec AFP

Publié le 28 mars 2024 à 16h52, modifié le 28 mars 2024 à 17h31

Temps de Lecture 1 min.

Maurice El Medioni chez lui Marseille 19 avril 2007

Figure de la musique arabo-andalouse, le pianiste Maurice El Médioni, né en Algérie, est mort à 95 ans en Israël, où il s’était installé après avoir longtemps vécu en France, ont annoncé ses proches sur sa page Facebook officielle, mardi 25 mars.

Cet artiste est considéré comme l’inventeur du « pianoriental », aussi écrit « piano oriental », cocktail musical hybride, entre touches arabo-andalouses, swing et rythmes latinos. Une recette élaborée, adolescent, au contact des soldats américains débarqués pendant la seconde guerre mondiale à Oran, ville d’Algérie où il était né en 1928, au sein de la communauté juive. Il avait pour oncle Saoud El Médioni, célèbre musicien connu sous le nom de Saoud l’Oranais.

Maurice El Médioni aura honoré son genre musical jusqu’à un âge avancé. « J’étais fasciné, j’avais pu l’entendre jouer quand il avait déjà 83 ans et il n’y avait pas une faute dans son jeu », a raconté Denis Cuniot, musicien français, lui-même pianiste, qui avait croisé son aîné lors de l’enregistrement de l’album Oran-Oran.

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« Une fraternité entre Juifs et Arabes »

Le célèbre chanteur Khaled, figure du raï, disait que Maurice El Médioni représentait « l’époque où il n’y avait pas de guerre entre Juifs et Arabes et où l’on se rencontrait pour partager et faire de la musique ». Le pianiste ne cessait d’ailleurs de répéter dans ses dernières interviews qu’il rêvait de « retrouver une fraternité entre Juifs et Arabes ».

Il a touché cet idéal du doigt au sein du collectif El Gusto, ensemble de musiciens vétérans juifs et musulmans d’Algérie, enfin réunis après avoir été séparés par les tourments de l’histoire. Un documentaire sorti en 2012, réalisé par Safinez Bousbia, retrace le parcours de ce collectif, parfois un peu vite comparé au Buena Vista Social Club.

Maurice El Médioni s’était installé à la fin de sa vie en Israël, après une première tentative ratée en 1961. « L’Algérie était à feu et à sang. J’avais peur pour mes enfants et moi-même. Je ne voulais pas venir en France car nous redoutions que n’y éclate une guerre civile. Mais je n’ai pas pu m’acclimater alors en Israël », livrait-il au journal Le Monde.

En 1962, il était arrivé à Paris, mais, rebuté par le climat, avait choisi ensuite Marseille dès 1967. « Je voulais me rapprocher de mon climat méditerranéen. J’ai ouvert un commerce de vêtements masculins avec mon frère aîné sur la Canebière », rapportait-il encore dans le quotidien.

Tailleur était son métier de formation, qu’il aura régulièrement exercé tout au long de sa vie en parallèle du piano, commencé à 9 ans.

Le Monde avec AFP

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