Lincoln Nautilus 2024 : séduction par l'image

Points forts
  • Habitacle émerveillant
  • Confort remarquable
  • Qualité de finition/richesse des matériaux
  • Rendement mécanique (hybride)
Points faibles
  • Groupes d'options coûteux
  • Version Black Label non offerte au Canada
  • Pas d'hybride rechargeable
  • Attrait de la marque encore problématique
Évaluation complète

Se rafraîchir l’esprit. Se détendre. S’isoler du monde extérieur. Voilà l’objectif derrière la conception du nouveau Lincoln Nautilus, qui procure le confort tant recherché des acheteurs de la marque. D’ailleurs, à l’instar de Lexus, cible numéro un de Lincoln, on ne tente guère ici de jouer la carte de la sportivité. Le Nautilus souhaite au contraire faire vivre une expérience sensorielle unique visant à dissiper le stress du quotidien, sans compromis sur le luxe.

Sans surprise, le Nautilus est le plus populaire du quatuor de la marque. Chez nous au Canada comme aux États-Unis, et même en Chine, où il est désormais assemblé. En effet, le Nautilus a récemment quitté sa terre natale qu’était Oakville en Ontario pour être cette fois assemblé en Chine, là où il bat des records. C’est d’ailleurs l’endroit dans le monde où la marque Lincoln est la plus en vogue, et où l’on propose cinq modèles, incluant une berline Zephyr spécifiquement développée à cet effet.

Complètement repensé, le Nautilus conserve l’approche de son devancier. Un VUS intermédiaire à deux rangées de sièges, spacieux et polyvalent, se distinguant toutefois par des touches stylistiques particulièrement réussies. Notamment, une calandre illuminée, une ceinture de fenestration intégrant avec brio les poignées de portière, et l’étirement des glaces de custode vers l’arrière via une extension de lignes fuyantes créant un effet de vitesse. Ajoutez à cela un riche choix de teintes extérieures toujours accompagné d’un pavillon peint en noir, pour un résultat fort élégant.

Photo: Antoine Joubert

Beauté intérieure

Si le Nautilus plaît au premier coup d’œil, il en met plein la vue dès l’ouverture des portières. Avec un écran de 48 pouces occupant le plein espace logé à la base du pare-brise, où l’information est transmise dans une qualité graphique pratiquement jamais vue à bord d’une automobile. Un écran à travers lequel les teintes et images qui y sont affichées apportent une ambiance non seulement diversifiée, mais toujours agréable. Ce seul élément a fait l’objet d’études approfondies chez Lincoln qui a développé une technologie baptisée Rejuvante.

Essentiellement, une formule de relaxation poussée à l’extrême, conçue pour diminuer le stress du quotidien. Ainsi, en trois ou cinq minutes, l’automobiliste pourra faire le vide avant de passer à la prochaine étape de sa journée. Une fonction uniquement disponible lorsque le véhicule est immobile (mais en fonction… donc pas nécessairement idéal au chapitre environnemental), qui implique la mise en marche de plusieurs dispositifs.

Photo: Antoine Joubert

Pensez à une musique ou au son partagé à travers le système audio Revel Ultima de 28 haut-parleurs, aux sièges qui massent, chauffent/refroidissent et s’inclinent selon la sélection désirée, aux images qui défilent sur l’écran de même qu’aux parfums partagés dans l’habitacle, découlant de cartouches logées dans l’accoudoir. Tout ça, en symbiose, dans l’optique d’une détente courte, mais ô combien agréable.

Chez Lincoln, les études prouvent que de plus en plus d’acheteurs passent du temps à bord de leur véhicule, à l’arrêt. Parce qu’ils y sont tranquilles, qu’ils doivent patienter pour récupérer les enfants, parce qu’ils y prennent une bouchée. Et il n’est pas ici question de véhicules électriques en recharge, toujours absents du catalogue du constructeur. Voilà donc pourquoi l’expérience sensorielle a été poussée à l’extrême et a aujourd’hui autant d’importance pour Lincoln.

Photo: Antoine Joubert

Il faut l’admettre, l’habitacle de ce Nautilus épate. Avec ses innombrables fonctions transmises via les écrans, mais aussi parce que tout a été étudié afin de pouvoir paramétrer le tout selon les moindres désirs de la clientèle. Un écran tactile de 11,1 pouces, au bas de la planche de bord, permet justement de gérer moult accessoires et fonctions en transposant certaines d’entre elles à l’écran supérieur.

La navigation et Apple CarPlay/Android Auto en font partie, de même que l’odomètre journalier, l’utilisation énergétique, la météo et l’information sur le trafic. À cela s’ajoute la possibilité de visionner des plates-formes comme YouTube et de jouer à des jeux vidéo, à l’arrêt. L’intégration des assistants intelligents Google et Alexa permet aussi de contrôler cet environnement par commande vocale.

Revêtant les plus jolis matériaux, l’habitacle du Nautilus est offert chez nous en quatre teintes. Deux manquent cependant face au marché américain (le rouge et le crème), qui profite d’une version baptisée Black Label (rien à voir avec la bière…), laquelle apporte une touche de luxe supplémentaire. Tout de même, un habillage riche et de bon goût qui peut différer légèrement à la sélection d’un ensemble baptisé Décor Jet, impliquant des appliques noir piano et une apparence extérieure plus sportive.

Ergonomique, l’habitacle abrite des sièges ultraconfortables, même si l’acheteur ne sélectionne pas l’ensemble 203A (au sommet de la gamme), lequel implique des sièges réglables de 24 façons. Le dégagement y est évidemment généreux. Idem pour les places arrière et le coffre, spacieux à souhait. Un véhicule qui se distingue d’ailleurs à ce chapitre, face à d’autres rivaux à bord desquels on se sent plus à l’étroit.

Photo: Antoine Joubert

L’hybride en avant-plan

Il faut avoir l’œil aiguisé pour distinguer un modèle doté de la motorisation hybride de celui qui exploite le désormais traditionnel 4 cylindres turbocompressé de 2 litres. En effet, hormis un discret lettrage sur la calandre, les changements y sont nuls. Cela dit, pour un supplément de 3 500 $, la motorisation hybride composée d’un 2 litres turbocompressé et d’un moteur électrique est la première option à sélectionner.

Remplaçant en quelque sorte le défunt V6 de 2,7 litres Ecoboost, celle-ci fournit 60 chevaux en renfort face au 2 litres de 350 chevaux, pour une économie de carburant de 22%. En somme, une moyenne de consommation annoncée à 7,7 L/100 km, pour une puissance de 310 chevaux. Exactement à mi-chemin entre ce que propose Lexus avec ses RX350h et RX500h, autant au chapitre de la puissance que de la consommation.

Photo: Antoine Joubert

Fort agréable, cette motorisation ne laisse aucunement deviner la présence d’une transmission à rapport continuellement variable (CVT). La souplesse mécanique et le fonctionnement plus silencieux qu’avec le 2 litres venant de série nous font favoriser ce choix, qui permet d’économiser environ 800 $ par année en carburant (sur une base annuelle de 20 000 km). Sans oubllier la meilleure valeur de revente. Bref, un incontournable pour ce modèle, même si le 2 litres effectue un boulot honnête.

Concernant la conduite, le Nautilus est aseptisé. Aucunement sportif, mais solide et bien ancré au sol. La tenue de route est d’ailleurs étonnante, bien que la prise en main d’un volant qui n’est pas circulaire soit franchement agaçante. La souplesse d’accélération, le freinage prompt et le roulis limité en virage rendent l’expérience de conduite fort agréable. Le confort est également remarquable en dépit des jantes de 22 pouces. L’option des roues de 21 pouces (la plus petite taille disponible) demeure plus raisonnable et certainement mieux adaptée aux routes du Québec. Pour ce faire, il vaut mieux renoncer à l’ensemble Décor Jet, incluant les jantes de 22 pouces.

Photo: Antoine Joubert

L’image Lincoln

Si le patriotisme américain permet encore à Lincoln de connaître un certain succès, il en va autrement au Québec, où rares sont ceux qui s’identifient encore à la marque. Un problème que vivent également Buick, Chrysler et Cadillac. Des logos au passé glorieux, mais chez qui aujourd’hui, le plus gros problème demeure l’image qu’ils reflètent. De ce fait, et malgré l’offre de produits parfois convaincants, Lincoln débute souvent avec une première prise contre lui, face à des marques comme Genesis, Lexus, Mercedes-Benz ou Volvo.

Depuis plusieurs décennies, la division de luxe de Ford tente de nous vendre sa renaissance à travers des produits parfois réussis, mais rarement à la hauteur de la concurrence. La clientèle qui s’est fait prendre au jeu une ou deux fois, ne retournera plus chez Lincoln, ne serait-ce que pour éviter l’épouvantable dépréciation de ses produits. Il suffit par exemple de comparer la valeur marchande d’un Corsair face à un Lexus NX pour constater que l’engouement pour le produit n’y est pas.

Photo: Antoine Joubert

Avec une fabrication désormais chinoise du Nautilus, le patriotisme américain influençant encore plusieurs acheteurs au sud de notre frontière en prend pour son rhume. Lincoln ne se vante guère de cette situation, préférant mettre l’accent sur la technologie, le confort et le luxe de son dernier-né. Celui-ci n’a pas à rougir face à la compétition, bien que l’absence d’une version hybride rechargeable déçoive.

Avec ce Nautilus, l’acheteur pour qui l’image de marque n’est pas au premier rang pourrait découvrir un véhicule plus qu’impressionnant, de même qu’une solution aux irritants parfois retrouvés chez Lexus ou Genesis. Ne serait-ce qu’en matière de confort, d’ergonomie, de design et de motorisation.

En espérant bien sûr que le futur Ford Edge, qui utilisera cette même architecture, ne viendra pas voler l’identité du Nautilus. Parce qu’encore une fois, ce Lincoln a tout pour plaire. Cependant, il faut que la clientèle adhère à la proposition en achetant non seulement le véhicule, mais aussi l’écusson qu’on lui accole.

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