Exposition à Paris : au Centre Pompidou, Brancusi au paradis

Le Centre Pompidou célèbre Constantin Brancusi, qui fut, avec Rodin, le plus grand sculpteur du XXe siècle. Une exposition magistrale, à voir à tout âge jusqu’au 1er juillet.

«La Muse endormie», sculptée en 1910 et exposée au Centre Pompidou, révèle à quel point Constantin Brancusi maîtrisait le polissage du bronze. Succession Brancusi/ADAGP
«La Muse endormie», sculptée en 1910 et exposée au Centre Pompidou, révèle à quel point Constantin Brancusi maîtrisait le polissage du bronze. Succession Brancusi/ADAGP

    On n’écrit pas sur la grâce. On la regarde transpercer l’espace comme les « Oiseaux » de Constantin Brancusi (1876-1957), plus grand sculpteur du XXe siècle avec Rodin, dont il a été brièvement l’élève avant de le quitter sur ces mots : « Rien ne pousse à l’ombre des grands arbres. » Le Roumain à la grande barbe, qui avait débarqué en France à 28 ans, avait le sens des formules ciselées comme la pierre : « Je veux juste l’éclair de son esprit », disait-il du poisson, comme de l’oiseau.

    Pour aimer Brancusi, auquel le Centre Pompidou, à Paris (IVe), consacre une rétrospective divine, il faut partir du début. Un génie figuratif, qui va s’envoler vers une forme d’abstraction, ou plutôt, une simplification vers l’essence du vivant, des traits d’un visage.