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Marchés truqués: le sénateur Jean-Noël Guérini, condamné définitivement, démissionne

Jean-Noël Guérini comparaît devant la justice

Jean-Noël Guérini comparaît devant la justice - ANNE-CHRISTINE POUJOULAT

L'élu socialiste des Bouches-du-Rhône a fait part de sa démission ce jeudi 21 mars au président du Sénat. En cause: sa condamnation pour des marchés truqués dans la région de Marseille concernant de la revente de terrains.

L'ancien homme fort du Parti socialiste dans les Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini, a démissionné de son mandat de sénateur après sa condamnation définitive dans une affaire de marchés truqués, a annoncé ce jeudi 21 mars la chambre haute.

En ouverture de la séance publique, le président Dominique Théophile a fait savoir que l'élu avait fait part au président du Sénat Gérard Larcher de sa démission à compter de ce mercredi.

La Cour de cassation avait définitivement confirmé le 13 mars la condamnation du sénateur Jean-Noël Guérini à de la prison et à l'inéligibilité dans une affaire de marchés truqués, mettant fin à une longue bataille juridique remontant à un signalement de 2009.

Président du conseil départemental (ex-conseil général, NDLR) des Bouches-du-Rhône de 1998 à 2015, Jean-Noël Guérini, 73 ans, avait écopé de trois ans de prison dont 18 mois avec sursis, 30.000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité, lors de son procès en appel en 2022.

Magouille immobilière

Il lui était reproché d'avoir préempté un terrain quand il était à la tête du département, sous le prétexte d'y sauvegarder une plante rare. Puis d'avoir voté pour sa revente à une communauté d'agglomération. Ce, afin de favoriser son frère Alexandre Guérini, surnommé "monsieur Frère", qui en avait besoin pour l'extension d'une décharge.

Saisi en 2021 par le ministre de la Justice, le Conseil constitutionnel avait rejeté la demande de déchéance de son mandat de sénateur - le quatrième depuis 1998 - en raison de l'absence de condamnation définitive.

Cela avait permis à Jean-Noël Guérini de poursuivre ses activités au Sénat, où il était encore intervenu début mars en séance publique pour le groupe RDSE composé de radicaux et de radicaux de gauche.

Il a été remplacé au Sénat par Mireille Jouve, qui figurait en deuxième position sur sa liste divers gauche aux élections sénatoriales de 2020.

H. de M. avec AFP