Le maire de Bandol répond aux inquiétudes concernant la densification urbaine

Avec un futur plan local d’urbanisme ouvrant la voie à la densification de certains quartiers, comme Pierreplane, les propriétaires se posent des questions. Jean-Paul Joseph est allé à leur rencontre.

Article réservé aux abonnés
J. P. Publié le 28/03/2024 à 07:15, mis à jour le 28/03/2024 à 07:15
Une centaine de Bandolais était présents ce mercredi matin. Si la plupart comprennent l’obligation, voire la nécessité de produire des logements sociaux, certains propriétaires s’estiment pénalisés par l’orientation d’aménagement et de programmation (OAP) décidée pour leur quartier. Photo J. P.

C’est peu dire que l’avenir de Pierreplane intéresse les habitants de ce quartier bandolais.

Ce mercredi matin au croisement du boulevard éponyme et de la rue du Pont-de-fer, ils étaient une centaine, plus ou moins remontés, à prendre part à une rencontre avec le maire et ses collaborateurs.

Si plusieurs problématiques ont été abordées (comme l’état de la chaussée dans certaines rues, la sécurité des piétons ou l’éclairage parfois jugé insuffisant), c’est sans surprise l’orientation d’aménagement et de programmation (OAP) de ce secteur – qui à travers la révision du plan local d’urbanisme (PLU) prévoit une densification de l’habitat – qui a animé ce moment d’échanges.

Entre harmonie et obligation légale

Le changement de zonage préconisé par la municipalité permettrait des constructions à 9m, contre 7 actuellement. Possibilité, donc, de voir des villas remplacées par de petits ensembles collectifs.

Jean-Paul Joseph a rappelé que la volonté municipale est, en substance, de permettre une évolution harmonieuse de l’urbanisme à Bandol tout en répondant à l’obligation de créer du logement social; que la solution préconisée par les derniers gouvernements, notamment au regard de la lutte contre l’imperméabilisation des sols, est de "construire la ville sur la ville" à proximité des centres-villes.

"Personne ne vous oblige à vendre"

Pierreplane, par sa centralité, est donc concerné par cette surdensification potentielle. Potentielle car, a-t-il encore été expliqué aux riverains, le futur PLU et ses différentes OAP s’inscrivent dans le temps long.

"L’idée est de produire 70 logements par an, dans la continuité des années précédentes." Il a également été redit que le changement de visage du quartier dépendra de la volonté de vendre des propriétaires, mais aussi de ce que proposeront les promoteurs.

Plusieurs personnes se sont inquiétées de savoir si les infrastructures suivront l’accroissement de la population. Et notamment le réseau d’eau pluvial, dans ce quartier parfois touché par d’importants phénomènes de ruissellement.

Jean-Pierre Chorel, l’adjoint à l’urbanisme, a rappelé que des travaux auraient dû être réalisés en 2020, mais que le passage de cette compétence à l’agglo a repoussé le chantier. Mais il reste prévu: "Un schéma directeur sur le pluvial est en cours d’élaboration à Sud Sainte Baume."

Il a par ailleurs indiqué que le futur PLU imposera aux promoteurs davantage d’espaces verts, ce qui, assure-t-il, améliorera l’écoulement et réduira, de fait, le risque d’inondation.

Le maire a par ailleurs précisé que des travaux de voirie seront réalisés l’an prochain à Pierreplane, avec intégration d’une voie cyclable.

"Pas figé"

Enfin, il a plusieurs fois enjoint les Bandolais à participer à l’enquête publique: "Le PLU n’est pas figé pour l’instant. Allez rencontrer le commissaire enquêteur et/ou déposer vos observations qui figureront dans son rapport, qu’il transmettra ensuite à la commune en lui demandant de répondre à certaines interrogations et suggestions. Et s’il existe des solutions qui nous permettent à la fois de répondre aux impératifs et d’éviter des difficultés à certains propriétaires, je suis preneur."

"On ne peut plus faire ce qu’on veut chez nous"

"Le logement social, c’est bien, mais avec cette OAP, si on veut construire une deuxième maison pour nos enfants, on ne peut pas. On ne peut plus faire ce qu’on veut chez nous. Et ça, ça ne gêne personne…", s’agaçait une propriétaire.

Sophie Gaboriaud, la directrice du développement urbain et durable de la ville, confirme: "Effectivement, les propriétaires ne pourront pas diviser leur terrain pour construire une maison individuelle, car ça irait à l’encontre de l’orientation voulue. On autorisera en revanche des extensions de maisons individuelles. Mais peut-être que, demain, c’est vous qui construirez un petit immeuble pour y loger votre famille…"

"Vous aurez des familles de Berthe!"

La question a aussi fait réagir vivement un certain Gilbert Péréa. Lui n’est pas Bandolais – il est Seynois – et n’a pas attendu qu’on lui tende un micro pour accuser le maire de "menteur": "La vérité, c’est que vous prévoyez de construire 700 logements sur dix ans, dont la moitié de HLM, a-t-il crié. Et vous n’aurez pas la main sur ces HLM, ça sera le préfet, et vous verrez arriver des familles de Berthe ou de Toulon ! Vous avez signé avec le diable, vous allez paupériser la ville!".

Le maire a demandé à cet "agitateur professionnel" "d’arrêter de [l’]insulter", avant de donner la parole à celui que M. Péréa était venu accompagner: Robert Massarelli, auteur d’affiches qui fleurissent pour dénoncer "la bétonisation". Il n’a pas caché être "en campagne" pour les municipales de 2026, à l’extrême droite.

"En dix ans, il y aura 1.500 personnes et 2.000 véhicules supplémentaires à Bandol. Qu’avez-vous prévu pour le stationnement, la circulation, les crèches, les écoles, l’assainissement?"

"Bien évidemment, on a pensé en amont à l’augmentation de la population et aux infrastructures nécessaires, ne vous inquiétez pas pour ça, a rebondi le maire. Ce qui m’embête, en revanche, c’est d’entendre qu’on va faire la cité Berthe à Bandol."

Et de rappeler l’affaire du Bosquet, cette résidence de tourisme préemptée par la préfecture et devenue une résidence d’habitations mixte où certains prédisaient aussi "le pire": "Une opération aujourd’hui citée en référence".

Il a également cru bon de rappeler que "45% de la population bandolaise est éligible à un logement social" et que, malgré l’état de carence de la commune, "80% des logements sociaux sont attribués à des Bandolais".

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Var-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.