Le guide de la saison NBA 2015-2016 (effectifs, 5 majeurs, calendrier, stats, maillots...)

Il était une époque pas si lointaine ou Oklahoma City avait des effectifs moins forts que celui de cette saison, avec des joueurs moins expérimentés et des manques par ci par là. Le Thunder était pourtant un des favoris récurrents pour le titre, ce qui n’est pas le cas cette fois-ci. L’équipe doit avant tout rassurer après une saison pourrie par les blessures et terminée avant les play-offs, et prouver qu’elle assimile la méthode du nouvel coach, Billy Donovan, un as du basket universitaire novice en NBA.

Ceci étant dit, le Thunder a plus la pression que jamais, trois ans après une finale perdue face à Miami (4-1). La faute à la situation contractuelle de Kevin Durant, qui sera libre à l’été 2016, et qui prendra alors la décision d’une vie à presque 28 ans. Il n’y a aucune certitude qu’il reste, le scoreur s’agaçant fortement qu’on essaye de penser à sa place. Douloureux paradoxe d’une franchise qui a besoin de temps mais qui n’en n’a pas et qui a sûrement vu comme un bon présage le fait qu’un coach débutant, Steve Kerr, ait été sacré en juin avec Golden State.

Le Thunder ne part pas de zéro non plus puisque le noyau dur est le même depuis 2009 avec Durant, Westbrook et l’ailier-fort Serge Ibaka, soit l’un des trios majeurs de la NBA avec LeBron-Irving-Love (Cleveland) et Paul-Griffin-Jordan (LA Clippers). Mais derrière ces trois-là, il ne reste de la saison 2013-2014 que les deux autres titulaires, Steven Adams et Andre Roberson, et le fidèle Nick Collison, qui a connu l’époque où la franchise s’appelait les Seattle Sonics, avant 2008. Tous les autres sont arrivés entre temps, offrant à l’équipe actuelle une profondeur inégalée avec notamment au pivot la machine à stats Enes Kanter et le «masseur de côtes» Steven Adams.

A priori, l’équipe présente beau, mais suscite aussi des interrogations : le fantastique Westbrook lâchera-t-il un peu de liberté avec le retour de Durant (55 matches ratés la saison dernière)? Ce dernier saura-t-il jouer sans appréhension ? Ce groupe saura-t-il hisser sa défense collective au niveau requis pour un candidat au titre ? Acceptera-t-il un coach un peu plus dirigiste que Scott Brooks, qui était en place depuis 2008 ? «Ce qu'on veut, c'est être la meilleure équipe possible tard dans la saison pour essayer de faire un raid vers le titre», assure Collison. Dans ce contexte, débuter dans une position d’outsider n’est pas la pire chose.

Le joueur : Kevin Durant

Vous avez aimé "The Decision", le feuilleton ubuesque qui avait précédé le départ de LeBron James à Miami en 2010 ? Vous avez adoré le match retour en 2014, quand le King est revenu à Cleveland ? Et les spéculations autour de LeMarcus Aldridge cet été, vous en redemandez ? Vous allez être servis en juillet prochain, quand Kevin Durant sera en fin de contrat avec le Thunder. Ça a même déjà débuté. Stephen A. Smith, l’un des éditorialistes phares de la NBA, avait à peine déclaré début octobre que parmi les équipes qui peuvent intéresser Durant (Heat, Knicks, Lakers, Thunder, Wizards), les Lakers auraient la priorité, que l’ailier le traitait de «menteur».

Le MVP de la saison 2013-2014 et quadruple meilleur marqueur de la saison régulière a pourtant d’autres chats à fouetter. Durant n’a pas pris part qu’à un tiers des matches du Thunder la saison dernière (27 sur 82), la faute d'abord à une fracture au pied droit, ensuite à une entorse de la cheville droite et une autre du gros doigt de pied gauche et enfin à une rechute de la première blessure (saison terminée le 29 février) ! Une telle succession de problèmes est sans doute la conséquence d’un calendrier surchargé entre 2009 et 2014 avec une moyenne de 96,6 matches par saison, Team USA compris.

De fait, la reprise a été prudente, sachant qu’il se prépare à une nouvelle saison interminable puisqu’il devrait être de la sélection qui défendra son titre aux JO de Rio. Si la majorité des joueurs d’OKC ont commencé à travailler avec Billy Donovan deux semaines avant l’ouverture du training camp, lui n’a commencé à le faire que le 29 septembre.

Le coach : Billy Donovan

Les Français l’ont découvert en 2006 et 2007, entrevoyant le visage de ce coach à la coupe en brosse derrière le volcanique Joakim Noah. Les deux titres universitaires remportés ces années-là par Florida avaient fait de Billy Donovan un notable de la NCAA payé près de 4 millions de dollars par saison (3,5 millions d’euros), que la NBA convoitait régulièrement, en particulier les voisins d’Orlando, sans réussir à l’attraper. Après 19 ans à la tête des Gators durant lesquelles il a formé des joueurs comme Jason Williams, Mike Miller, David Lee, Al Horford et donc Noah, Donovan a franchi le pas.

C’était le moment. Parce qu’il a eu cinquante ans cette année et que l’histoire ne repassera pas toujours les plats. Parce que la vie devenait moins facile à Florida, qui a manqué le tournoi final NCAA cette année pour la première fois sous ses ordres. Parce que le Thunder est une opportunité rare. Et parce qu’il sera encore mieux rémunéré à OKC avec un contrat de 30 millions de dollars sur cinq ans, qui en fait le cinquième salaire du club. Les premiers pas de Donovan ont offert quelques indices. Ses premiers entraînements ont été consacrés à la défense sur pick&roll, un secteur où les progrès peuvent être évidents. Et il ne tentera pas de courber l’échine de ses joueurs, erreur parfois faite par les coaches sortis de NCCA avec un statut de demi-dieu.

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