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Dans « Pas de vagues », François Civil incarne un jeune enseignant face à la meute

Le réalisateur Teddy Lussi-Modeste s’est fondé sur son expérience de professeur accusé à tort de harcèlement sexuel par l’une de ses jeunes élèves.

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Publié le 27 mars 2024 à 14h00

Temps de Lecture 2 min.

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Julien (François Civil) dans « Pas de vagues », de Teddy Lussi-Modeste.

L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR

On n’est jamais mieux trahi que par les siens. De cet adage, Teddy Lussi-Modeste – issu de la communauté des gens du voyage, diplômé de la Fémis, professeur de français – tisse une œuvre. Après Jimmy Rivière (2011) et Le Prix du succès (2017) – dans lesquels les milieux d’origine de deux jeunes gens affirmant leur individualité se retournaient cruellement contre eux – il s’inspire, dans Pas de vagues, de son expérience d’enseignant à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), qui lui valut à tort d’être accusé de harcèlement sexuel par une jeune élève de 13 ans.

Lire l’entretien avec Teddy Lussi-Modeste : Article réservé à nos abonnés « Dans cette histoire, il n’y a pas un coupable et une victime, mais deux victimes »

Le film a l’efficacité et l’intensité d’une démonstration accablante sur les dysfonctionnements de l’institution scolaire. L’exposition est en trois actes. Au cours du premier, Julien (François Civil), jeune professeur enthousiaste et ambitieux, enseigne Ronsard à ses élèves et, pour donner à comprendre la figure de l’astéisme, qui consiste à louer une personne en feignant de la blâmer, s’adresse ainsi à la jeune Leslie (Toscane Duquesne) : « Tu es en beauté aujourd’hui Leslie… Tu ne crois pas que tu exagères avec tant de beauté ? »

Première erreur. La seconde consiste à inviter à déjeuner au fast-food du coin quelques bons élèves, dont Leslie, ce qui ne manque pas d’être mal interprété. La troisième est d’avoir considéré que sa vie privée ne regardait que lui et de ne pas avoir rendu publique son homosexualité. Cocktail suffisant, selon toute apparence, pour déduire la perversité de sa nature et déclencher une vague d’hostilité collective à son encontre, dès lors que Leslie, jeune fille taiseuse et opaque, aura publiquement fait savoir que l’enseignant a envers elle des gestes déplacés.

Violence et réseaux sociaux

Le développement procède d’un crescendo victimaire – frère psychopathe de la jeune fille, effet de meute dans la classe, émulsion des réseaux sociaux, refus de la police d’enregistrer sa plainte, parents d’élèves mobilisés, collègues versatiles – qui pourra sembler chargé. D’autant que cette mise en lumière de la victime ne trouve que peu d’équivalents chez le personnage de son accusatrice, les raisons et la personne de la jeune affabulatrice demeurant un mystère dont on n’aura jamais le premier mot.

Du moins le film révèle-t-il, pour autant qu’on en puisse juger, une particulière acuité lorsqu’il s’agit de montrer comment l’institution scolaire, censée fournir au professeur au moins les conditions d’une défense équitable, manque à le soutenir à mesure que la violence se fait plus menaçante pour la sécurité de l’établissement.

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