C’est un plébiscite mondial. Le sauvignon (à consommer avec modération) est non seulement numéro un des ventes dans le monde, mais il est aussi le seul cépage parmi les dix premiers vins “à afficher une croissance l’an dernier tant en valeur (6 %) qu’en volume (près de 2 %)”, explique Bloomberg, qui s’appuie sur les chiffres de la revue du secteur, WineBusiness Monthly.

Cet engouement se reflète dans les ventes en ligne de Wine.com, numéro un aux États-Unis, qui “a vendu pour 205 millions de dollars [189 millions d’euros], soit un peu plus de 6,5 millions de bouteilles l’année dernière” des quelque “600 appellations de sauvignon blanc qu’il propose”.

Cette “popularité” s’explique, selon le média économique américain, par la “personnalité vive et éclatante” de ces vins blancs “légers et rafraîchissants, dont l’acidité fait frémir la langue” et qui font penser “au vert et à la fraîcheur du printemps”. Cette tendance est aussi à mettre au crédit de la généralisation des monocépages, qui représentent la grande majorité des vins consommés aux États-Unis, quand l’Europe maintient une tradition de vins d’assemblage.

Des vignes jusqu’en Moldavie et au Japon

La viticulture a entendu l’appel. Partout dans le monde, “y compris dans des endroits surprenants”, des parcelles de sauvignon blanc sont apparues “pour répondre à la hausse de la demande”. Les exportations de Nouvelle-Zélande ont grimpé de 20 % en volume de juin 2022 à juin 2023. En Allemagne, les surfaces de sauvignon blanc “ont augmenté de 177 %” de 2011 à 2021. Et même “la République tchèque, la Moldavie et le Japon sont entrés dans la course”.

Les prix ont suivi la tendance à la hausse. “Ils s’échelonnent désormais de 10 à 12 dollars pour un bon vin de tous les jours” (de 9 à 11 euros environ) jusqu’à des produits “de plus en plus luxueux” tels le Pavillon Blanc de Château Margaux à 360 dollars la bouteille et le “rare Screaming Eagle blanc”, de la Napa Valley californienne, “à près de 4 000 dollars” (3 683 euros).

La France, première productrice

La France “reste le premier producteur mondial” du cépage en pointe, et les vins de la vallée de la Loire sont toujours “en tête”, explique le critique de vins de Bloomberg. Devant la Nouvelle-Zélande, qui “a du mal à répondre à la demande pour son Savvy unique et herbacé”. En troisième position arrive le Chili, “grâce à une combinaison de recherches sur le sol, d’emplacements plus frais, de nouveaux clones et de viticulture biologique”. La Californie vient ensuite, qui “a doublé ses vignes en sauvignon blanc en 2022”.